Beyond Good & Evil 2 : 20 ans après, des révélations sur un développement chaotique

Publié le 11 décembre 2024 à 15:46

Alors que Beyond Good & Evil célèbre ses 20 ans avec un remaster signé Virtuos, l'attente autour de Beyond Good & Evil 2 persiste, alimentée par des déclarations récentes mais peu concrètes sur la poursuite de son développement. Dans un entretien avec Superpouvoir.com, Michel Ancel, créateur de la série, est revenu sur son départ d’Ubisoft en 2020, qu’il attribue à un burn-out, ainsi que sur les accusations formulées contre lui à l'époque par Libération.

 

La partie la plus marquante de cet entretien concerne la situation chaotique de Beyond Good & Evil 2. Ancel réfute les allégations selon lesquelles il aurait détruit des mois de travail, en pointant plutôt du doigt le directeur artistique et des divergences parmi les hauts responsables, chacun ayant une vision différente du projet. Ces conflits internes semblent avoir ralenti le développement, sans qu’aucun des protagonistes clés ne soit explicitement nommé.

 

  *Sur BGE2, par exemple, il y avait trop de soucis entre responsables. Le directeur artistique voulait tout refaire sans cesse, le game director voulait faire un jeu de donjons générés et moi je rêvais à une aventure spatiale. On a tout simplement pas réussi à s'accorder et le game director a emporté le projet dans d'autres directions.

 

Dans ce type de situation, les équipes se retrouvent ballottées et ne savent même plus qui dirige et prend les décisions. Le producteur est censé mettre de l'ordre là-dedans mais cela n'a pas eu lieu. Yves Guillemot a même dû descendre à Montpellier pour remettre les choses en marche, mais cela n'a pas suffi et le game director a continué dans son obstination. Quand j'ai lu dans Libé que c'était moi qui dirigeais le jeu et demandais des changements, j'ai cru m'étouffer. BGE2 est le jeu sur lequel je pense n'avoir jamais remis en cause une décision. Je serais ravi d'échanger sur ce sujet avec d'éventuels détracteurs.

 

Au final, tout cela est une affaire de responsables passionnés qui ne se sont pas entendus. Je crois que depuis quelque temps, ces personnes ont été remerciées et le projet a trouvé un certain équilibre avec de nouveaux responsables. Ces soucis de management sont bien sûr très dommageables pour les équipes. Tout cela montre qu'effectivement, ce n'est pas simple : beaucoup d'ego et beaucoup d'enjeux avec une gestion humaine clairement améliorable.

 

Il y a une différence énorme entre le développement d'un BGE2 nécessitant une nouvelle technologie et un projet avec une tech et un gameplay connus. Je crois que pendant longtemps la complexité d'un tel projet a dépassé beaucoup de monde chez Ubisoft... et aussi dans la presse qui n'a pas hésité à faire des raccourcis pour vendre du papier au moment des affaires parisiennes.

 

Il n'y avait pas un unique grand méchant mais une somme de soucis clés, non résolus au niveau des responsables, dont je faisais partie. J'ai ma part de responsabilité et j'aurais dû mieux défendre le projet, être plus présent et plus conciliant avec les collaborateurs.*

 

Conclusion

Malgré le remaster du premier opus, l’avenir de Beyond Good & Evil 2 reste incertain, marqué par un développement semé d'embûches et des tensions internes. L'interview de Michel Ancel éclaire une partie des dysfonctionnements mais confirme la complexité de mener à terme un projet aussi ambitieux. Pour les fans, l'attente continue, dans l'espoir que le jeu devienne un jour réalité.


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