
L'affaire opposant Christopher Barrett, ancien réalisateur de Destiny 2 et du reboot de Marathon, à Sony et Bungie prend une nouvelle tournure avec la réponse détaillée de Sony aux accusations de licenciement abusif. Barrett, licencié en 2023, affirme que son renvoi n'était qu'un stratagème pour lui éviter de percevoir 50 millions de dollars dus en vertu de son contrat. Il a intenté un procès contre Sony et Bungie, exigeant 200 millions de dollars de dommages et intérêts, dénonçant une campagne de diffamation ayant « détruit sa réputation ».
Sony, de son côté, justifie son licenciement par des comportements inappropriés à l'égard de subordonnées féminines, révélés par une enquête interne. Selon Sony, au moins huit employées auraient signalé des comportements « troublants », incluant des discussions déplacées, des jeux à connotation sexuelle comme Action ou Vérité, des messages insistants, et des tentatives de manipulation via des cadeaux et des promesses de promotions. Parmi les incidents détaillés, Barrett aurait contacté une employée en pleine nuit sur FaceTime en état d'ébriété, ou encore fait des avances répétées à une autre via Instagram, insinuant son « adoration » pour elle malgré son refus.
Sony a inclure certains des messages texte dans son dossier. Voici quelque exemple :
Barrett a demandé à la premier VICTIME de jouer à « Action ou Vérité » par SMS et lui a demandé : « Selon toi, quel est ton meilleur et ton pire atout physique ? » Il lui a ensuite répondu par SMS qu'elle était « sexy ». Malgré la demande explicite par écrit de la premier VICTIME pour que Barrett reconnaisse les « limites », il l'a appelée tard dans la nuit alors qu'il était ivre et après l'avoir gardée en appel FaceTime pendant des heures, il s'est dirigé vers un couloir sombre jusqu'à sa chambre et lui a dit de manière suggestive : « Je n'arrive pas à croire que je suis allongé dans mon lit en train de parler ». Elle a brusquement raccroché.
Barrett a envoyé un message direct à la VICTIME 2 sur Instagram en lui demandant : « Je pense que tu veux être adorée ? Pourquoi es-tu contre le fait que cela se produise réellement ? » Et quelques jours plus tard, il lui a envoyé un autre message : « Quelles sont les étapes à suivre pour sortir avec toi ? Quelle est la stratégie à suivre ? »
Dans un échange sur Microsoft Teams, Barrett a demandé à la VICTIME 4 : « Es-tu toujours en pyjama ? » et « Est-ce que c'est comme un haut et un bas boutonnés ? Un pantalon de survêtement ? Des citrons Lulu ? » Au cours d'un jeu virtuel de « Action ou Vérité » initié par Barrett.
Les avocats de Barrett réfutent ces allégations, accusant Sony d’exploiter des extraits de conversations sans contexte pour justifier son renvoi et lui refuser ses primes d'actions. Ils affirment que Sony n’a fourni aucune preuve tangible et que l’ensemble des preuves présentées en justice démontrera un « stratagème » destiné à évincer Barrett sans compensation.
Conclusion :
Ce procès illustre les tensions croissantes entre studios de jeux vidéo et figures influentes du secteur, dans un contexte où la culture d'entreprise est de plus en plus scrutée. Alors que Sony campe sur sa position en mettant en avant les plaintes internes, Barrett joue la carte de la manipulation et de l’injustice contractuelle. La suite de cette affaire dépendra de la solidité des preuves présentées par les deux parties, mais elle pourrait avoir un impact majeur sur la gestion des hauts dirigeants dans l'industrie du jeu vidéo.
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