Daniel Vávra, créateur de Kingdom Come, mise sur l’IA pour donner vie à ses projets de rêve

Publié le 23 avril 2025 à 14:18

Après le succès critique et commercial de Kingdom Come: Deliverance 2, sorti plus tôt cette année, Daniel Vávra, son directeur créatif emblématique, se confie sur les défis personnels et professionnels auxquels il fait face. Dans une interview accordée à The Game Business, il dévoile ses espoirs pour l’avenir du développement vidéoludique… et place l’intelligence artificielle au cœur de cette transformation.

 

Vávra n’a pas mâché ses mots : créer Kingdom Come: Deliverance 2 l’a poussé dans ses retranchements, au point de nuire à sa santé. « J’ai eu de sérieux problèmes de santé à cause de tout ce stress », confie-t-il, évoquant la pression constante, les délais et la complexité croissante des productions actuelles. Cette expérience l’a profondément marqué, au point de remettre en question son rythme de travail et sa capacité à mener d’autres projets ambitieux au cours de sa carrière : « J’ai vraiment besoin de ralentir un peu. »

 

Malgré ces difficultés, Vávra déborde toujours de créativité. Le problème ? Le temps. « Ce qui m’agace vraiment, c’est que les jeux prennent autant de temps à se faire, car j’ai plus d’idées que de temps », explique-t-il. Un cri du cœur que de nombreux développeurs et créatifs peuvent comprendre. Il évoque même deux projets qu’il juge aussi prometteurs que Kingdom Come, mais qu’il craint de ne pas pouvoir concrétiser sans aide. Et c’est là que l’IA entre en scène.

 

Loin de craindre l’automatisation, Vávra voit dans l’intelligence artificielle une opportunité unique de repenser la manière dont les jeux sont développés. Son souhait : que l’IA permette d’accélérer les processus sans pour autant remplacer les talents humains. « J’espère que la révolution de l’IA contribuera à cela, car à l’avenir, nous ne serons pas remplacés par l’IA, mais nous serons aidés par elle. » L’idée n’est pas nouvelle, mais venant d’un créateur aussi respecté et expérimenté, elle prend un poids particulier. Vávra imagine un futur où les tâches les plus répétitives ou techniques seront automatisées, libérant ainsi les créateurs pour se concentrer sur la narration, le design, l’émotion. En somme, sur ce que seule la sensibilité humaine peut apporter.

 

La réflexion de Daniel Vávra résonne comme un signal d’alarme mais aussi un appel à l’innovation. Le développement de jeux est devenu un marathon coûteux et énergivore. Face à cela, l’IA pourrait bien être la clé pour alléger les processus, tout en maintenant un haut niveau d’exigence artistique. Reste à savoir si l’industrie suivra. L’utilisation éthique et collaborative de l’IA est encore en débat, mais une chose est sûre : si elle permet à des créateurs comme Vávra de concrétiser leurs projets de rêve, sans s’y brûler la santé, le pari en vaudra peut-être la chandelle.


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