Cartouches Fantômes : Pourquoi les éditeurs sacrifient les vraies versions physiques sur Switch 2

Publié le 24 avril 2025 à 13:48

La Nintendo Switch 2 s’annonce comme un nouveau tournant pour la firme de Kyoto, mais alors que les précommandes sont lancées au Japon, une mauvaise surprise s’invite dans la boîte : de nombreux jeux ne seront pas vraiment "physiques". Un simple coup d’œil aux jaquettes japonaises suffit à semer le doute — et la frustration : une avalanche de bandeaux blancs "carte clé de jeu" s’affiche en couverture, indiquant que la cartouche contient… un code de téléchargement, et non le jeu lui-même.

Seul CD Projekt, avec son Cyberpunk 2077: Ultimate Edition, sauve l’honneur en annonçant fièrement une cartouche de 64 Go complète. En face, Capcom, Konami, Square Enix, SEGA, Spike Chunsoft, Koei Tecmo, et d’autres, préfèrent le modèle des cartes clé, c’est-à-dire une boîte vide ou presque, avec un code à activer en ligne. Gematsu a mis le doigt sur cette tendance alors que les jaquettes sont peu à peu révélées dans l’Archipel. Un point intrigant : certains titres n'affichent pas ce bandeau en dehors du Japon, comme Daemon X Machina: Titanic Scion, qui semble proposé en version physique complète dans d'autres régions — à confirmer.

Mais pourquoi ce choix ? L’analyste Daniel Ahmad éclaire la situation : le coût des cartouches Switch est bien plus élevé que celui des Blu-ray UHD. Plus la capacité de stockage est grande, plus l’addition est salée. Dans une industrie où la vente numérique est devenue la norme, les éditeurs cherchent à maximiser leurs marges. Fabriquer et livrer une cartouche pleine prend du temps, coûte plus cher, et demande plus de logistique. C’est mathématique : pourquoi investir dans un support physique, quand la majorité des joueurs téléchargent déjà ? La carte clé devient donc un compromis économique — mais certainement pas une victoire pour les collectionneurs ou les défenseurs de la préservation vidéoludique.

Face à cette levée de boucliers, certains tentent une approche différente. Edrox Interactive, développeur indépendant allemand, affirme qu’une cartouche de 64 Go ne coûte que 2 à 3 euros de plus qu’un disque chez Sony. Si cette estimation est fiable, les grandes firmes ne font pas d’effort pour préserver l’expérience physique, et préfèrent rogner sur ce "détail" au détriment des joueurs. Un membre de l’équipe marketing de Playasia a même invité les studios indés à revoir leurs tarifs à la hausse si nécessaire, pour proposer de vraies éditions physiques sur Switch 2 et ainsi se différencier des géants qui, eux, ont visiblement laissé tomber cette bataille.

Entre décisions économiques, logistique et désintérêt manifeste, la Switch 2 risque de marquer une rupture définitive entre la forme physique et le contenu réel. Si Cyberpunk 2077 brille comme un exemple isolé, le reste de l’industrie semble avoir déjà tourné la page. Reste à voir si la pression des joueurs — déjà palpable — pourra inverser la tendance ou au moins faire émerger une offre alternative portée par des acteurs plus passionnés que pragmatiques.

Alors, prêt à acheter une boîte pour un code ? Ou allez-vous boycotter cette étrange illusion de physique ?


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