Quand Nintendo passe à l'offensive : le streamer piratant ses jeux condamné par défaut

Publié le 24 avril 2025 à 17:12

Nintendo, géant du jeu vidéo mondialement connu pour son univers coloré et ses mascottes emblématiques, montre à nouveau son visage implacable quand il s’agit de protéger ses œuvres. Dans un affrontement judiciaire à l’américaine, la firme de Kyoto a poursuivi un streamer connu sous le pseudonyme Every Game Guru, accusé d’avoir diffusé en avant-première au moins dix de ses jeux sur diverses plateformes de streaming depuis 2022 — et ce, plus de 50 fois.

Derrière le pseudo Every Game Guru se cache Jesse Keighin, qui s’est attiré les foudres de Nintendo en diffusant illégalement plusieurs de ses titres encore sous embargo, dont le plus récent, Mario & Luigi : Brothership. Malgré les nombreux avertissements envoyés — des dizaines d’avis de retrait — Keighin aurait persisté à diffuser ces contenus. Mais ce n’est pas tout. L’homme aurait délibérément défié Nintendo, allant jusqu’à envoyer un e-mail provocateur à l’entreprise, se vantant d’avoir « un millier de chaînes » à sa disposition et affirmant qu’il pouvait faire ça « toute la journée ». Une attitude qui a poussé Nintendo à porter l’affaire devant les tribunaux.

Déposée en novembre 2023, la plainte de Nintendo n’a reçu aucune réponse de Keighin, qui a « éludé la signification » de la procédure. Résultat : après avoir été notifié par des moyens alternatifs en décembre, le streamer ne s’est toujours pas manifesté, poussant le tribunal à prononcer un jugement par défaut le 26 mars 2024.

Dans sa motion récente, Nintendo réclame 17 500 $ de dommages et intérêts, dont :

  • 10 000 $ pour la diffusion illégale de Paper Mario : La Porte Millénaire (l’un des 10 jeux mentionnés),

  • et 7 500 $ supplémentaires pour 15 violations du système de protection anti-piratage (à raison de 500 $ par infraction).

 

Nintendo aurait pu demander beaucoup plus, mais a choisi de simplifier sa requête pour accélérer le processus.

« Une indemnisation de 10 000 $ est parfaitement raisonnable pour la diffusion flagrante par le défendeur de jeux vidéo Nintendo en streaming avant leur sortie officielle », affirme la requête.

Au-delà de l’aspect financier, Nintendo cherche également à protéger ses futures productions. La société demande une injunction permanente empêchant Keighin :

  • de diffuser ou partager ses jeux protégés,

  • de contourner ses systèmes de sécurité,

  • et d’utiliser ou promouvoir des émulateurs Nintendo.

L’objectif ? Mettre un terme définitif aux activités du streamer et dissuader quiconque souhaiterait suivre le même chemin.

Cette affaire s’inscrit dans la longue tradition de protection rigoureuse de la propriété intellectuelle chez Nintendo. De la fermeture de sites de ROM à la lutte contre les leaks de jeux, la firme est connue pour ne rien laisser passer. Et même si le montant des dommages réclamés ici reste modeste comparé à d'autres procès célèbres, c’est avant tout un message clair adressé à toute la communauté du piratage : Nintendo surveille, agit, et frappe fort.


Quand Nintendo dit « pas touche à nos jeux », ce n’est pas pour faire joli. Que vous soyez fan ou pirate, mieux vaut éviter de tester les limites de la firme japonaise — surtout à l’approche d’une nouvelle génération de consoles.


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