
Un vent de tempête souffle sur Ubisoft. L'éditeur français, célèbre pour des franchises mondiales comme Assassin’s Creed, Far Cry ou The Division, est aujourd'hui dans le viseur de l'organisation autrichienne de protection des données Noyb.
La plainte déposée s’appuie sur le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) et pourrait coûter cher à Ubisoft : jusqu’à 92 millions d’euros d’amende.
Le cœur du problème ? Selon Noyb, Ubisoft obligerait les joueurs à rester connectés à Internet pour jouer... même à des jeux purement solo. Une contrainte inutile en apparence, mais qui cacherait une pratique bien plus préoccupante : la collecte silencieuse de données personnelles.
Dans une déclaration percutante, Noyb explique :
"Vous aimez jouer seul ? Ubisoft vous surveille !"
En forçant cette connexion systématique, Ubisoft pourrait ainsi suivre plusieurs aspects de votre comportement en jeu :
-
Heure de lancement du jeu
-
Durée de vos sessions
-
Moment de fermeture du jeu
Et ce, sans fournir d'explication claire aux utilisateurs, même lorsqu'ils posent directement la question. Selon l'article 6(1) du RGPD, toute collecte de données doit être justifiée par une nécessité réelle — ici, Noyb estime qu'aucune justification valable n’a été apportée.
Un des avocats de Noyb a résumé la situation sans détour :
"Les jeux vidéo coûtent cher, mais cela n’empêche pas des entreprises comme Ubisoft de forcer leurs clients à jouer en ligne sans raison valable, simplement pour gagner plus d’argent en suivant leur comportement."
Si les autorités autrichiennes donnent suite à la plainte, Ubisoft risque non seulement une lourde sanction financière, mais devra aussi supprimer toutes les données collectées illégalement.
En clair : le combat pour la protection des données personnelles n’épargne plus aucun secteur, pas même celui du jeu vidéo. Et cette affaire pourrait bien devenir un précédent majeur pour l'industrie.
Ajouter un commentaire
Commentaires