
À l’approche de la sortie très attendue de Death Stranding 2: On the Beach le 26 juin prochain, Hideo Kojima s’est confié dans une interview exclusive au PlayStation Blog. Fidèle à son habitude, le créateur visionnaire explore à nouveau les liens invisibles qui unissent les êtres humains, dans un monde transformé par la pandémie. Mais cette fois, Kojima pousse sa réflexion plus loin : que signifie réellement « être connecté » ?
Dès les premiers mots, Kojima revient sur sa philosophie de design, en expliquant comment Death Stranding 2 poursuit le travail amorcé dans le premier volet. À l’image de l’évolution entre Metal Gear Solid et Metal Gear Solid 2, cette suite ne se contente pas d’ajouter des éléments, elle repense fondamentalement l’expérience de jeu. Les joueurs retrouvent le concept de « jeu de livraison », mais avec plus de liberté dans les choix de gameplay : artillerie lourde ou pacifisme complet, véhicules mieux intégrés, nouvelles options de construction, comme des monorails, qui raviront les bâtisseurs de routes.
Un élément marquant du premier jeu, le système de « likes », est toujours là. Inutile dans une logique purement mécanique, mais précieux dans ce qu’il symbolise : la reconnaissance entre joueurs. Kojima admet avoir anticipé des critiques, mais a été agréablement surpris de voir à quel point cette fonctionnalité a été adoptée. Le système a d’ailleurs été affiné à partir des données de la Director’s Cut. Cela prouve que parfois, une idée simple peut créer un impact émotionnel fort.
L’une des révélations majeures de l’interview concerne l’impact de la pandémie sur le développement du jeu. Si Death Stranding avait été conçu avant la crise sanitaire, son message de mise en garde contre l’isolement social a étrangement résonné avec l’époque. Pour la suite, Kojima a ressenti le besoin de réévaluer son propos. Après avoir vu le monde se refermer puis se reconnecter virtuellement, il s’est demandé si être « trop connecté » n’était pas une nouvelle forme de risque. Ce changement de perspective se reflète jusque dans le nouveau logo du jeu, où les liens ne pendent plus mais convergent vers un point central. Le symbole d’un nouveau questionnement : devons-nous toujours nous connecter à tout prix ?
Narrativement, Death Stranding 2 tourne son regard vers Lou, la mystérieuse enfant du premier opus. Le jeu promet de révéler plus sur sa relation avec Sam, et sur les secrets du passé de ce dernier. Le décor aussi évolue : le périple ne se limite plus à l’Amérique. Kojima dévoile avoir choisi un décor inspiré de l’Australie, connecté via un « portail interplaque » — une touche de science-fiction qui sert un propos toujours ancré dans la géopolitique et l’imaginaire collectif.
Comme souvent chez Kojima, le jeu dépasse le simple divertissement. À travers ses mécaniques, son univers et ses choix narratifs, Death Stranding 2 pose des questions sur notre monde : sur notre besoin de contact, notre peur de l’isolement, et maintenant, notre relation ambivalente à la connexion numérique. C’est une œuvre miroir, profondément marquée par le réel, qui invite le joueur à s’interroger sur la place de l’humain dans un monde de plus en plus interconnecté, voire inter-dépendant.
En somme, Death Stranding 2: On the Beach s’annonce comme une méditation ludique sur les leçons de notre époque, portée par l’un des créateurs les plus audacieux de l’histoire du jeu vidéo.
Ajouter un commentaire
Commentaires