
L’époque où les joueurs affichaient fièrement leurs étagères pleines de boîtes de jeux Xbox semble s’effacer à grande vitesse. Alors que les éditions physiques se raréfient sur les consoles de Microsoft, une enquête menée par Dan Jackson pour Gamersocialclub jette un éclairage déroutant sur une question brûlante : pourquoi les versions physiques Xbox sont-elles devenues si rares ? Pendant des années, une explication largement répandue a été avancée par les studios : Microsoft imposerait une quantité minimale de production trop élevée pour permettre aux petits éditeurs de se lancer dans la fabrication de jeux physiques. Ce mythe bien ancré semble désormais appartenir au passé.
Gamersocialclub a obtenu une réponse officielle de Microsoft, qui met les choses au clair : il n’y a aujourd’hui aucune quantité minimale imposée pour la fabrication de jeux physiques sur Xbox. Le message est limpide :
« Les revendeurs, studios et partenaires prennent leurs propres décisions selon ce qui est le mieux pour leur activité et leurs joueurs. »
Si un studio souhaite produire une version physique, il lui suffit de contacter Microsoft pour entamer le processus. Pourtant, cette information ne semble pas encore bien connue – ou bien est-elle volontairement ignorée ?
Malgré cette clarification, de nombreux développeurs continuent d’avancer l’argument des "commandes énormes" comme obstacle. Exemple récent : le jeu Seed of Nostalgia, dont les versions physiques sortiront sur PS5 et Switch, mais pas sur Xbox. Le créateur a publiquement affirmé que Microsoft « ne priorise pas les petits développeurs » et impose des conditions de production inaccessibles.
Cette contradiction amène Dan Jackson à deux hypothèses :
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Les développeurs ne sont pas au courant des nouvelles conditions de Microsoft.
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Ce sont les pressiers (les fabricants de disques) qui imposent leurs propres contraintes, indépendamment de Microsoft.
À cela s’ajoute un autre facteur, plus technique : la limitation des disques Blu-ray utilisés par Xbox. Microsoft se contente de BD-50 double couche, alors que Sony utilise des BD-66 voire BD-100, capables de stocker davantage de données. Résultat : un jeu complet sur Xbox peut nécessiter plusieurs disques, ce qui alourdit les coûts de production. De plus, plusieurs titres Xbox vendus en boîte ne contiennent pas le jeu complet sur le disque, voire parfois juste un code de téléchargement, comme c’est le cas pour Avowed.
Derrière ces problèmes techniques et communicationnels, se dessine une tendance de fond : Microsoft semble miser sur l’abandon progressif du support physique. L’absence de version physique pour certains titres majeurs (South of Midnight en tête), l’insistance sur les services comme Game Pass et Xbox Cloud Gaming, et les efforts quasi inexistants pour la préservation physique des jeux donnent tous la même impression : la Xbox du futur pourrait bien être 100 % dématérialisée. Avec une nouvelle génération de consoles à l’horizon, les collectionneurs de jeux physiques sur Xbox peuvent logiquement craindre le pire : l’éventuelle disparition du lecteur de disques sur la prochaine Xbox, rendant impossible l’achat ou la conservation de jeux au format boîte.
Si les portes ne sont techniquement pas fermées pour les versions physiques sur Xbox, le climat général ne leur est clairement pas favorable. Manque de clarté dans la communication, limites matérielles, faible engagement de Microsoft sur le sujet… Tout concourt à marginaliser ce format au profit du tout numérique. Reste à savoir si les joueurs — et surtout les collectionneurs et défenseurs de la préservation du jeu vidéo — feront entendre leur voix, ou si le marché acceptera sans broncher la disparition progressive du support physique sur Xbox.
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