
Le 8 mai 2025 restera une date importante pour les fans de Hideo Kojima. Tandis que les previews de Death Stranding 2: On the Beach affluent, une déclaration du créateur japonais a secoué la communauté : Kojima a déjà un concept pour un troisième opus… qu’il n’a pas l’intention de réaliser lui-même. Si Death Stranding 2 n’est pas encore sorti, il semble que le maestro ait une vision à long terme de son univers, mais aussi une conscience aiguë de ses propres limites.
C’est lors d’un entretien rapporté par Video Games Chronicle (VGC) que Kojima a levé le voile sur une idée centrale de Death Stranding 2 : le portail interplaque, un mécanisme permettant de relier des continents entiers. Alors que le premier épisode explorait l’Amérique du Nord, et que le second nous conduira jusqu’en Australie, ce nouvel outil narratif ouvre la porte à une infinité de suites. Littéralement.
« Si j’utilise ce concept, je pourrais créer une infinité de suites ! Bien sûr, je n’envisage pas de le faire, mais j’ai déjà un concept pour une autre suite. »
En clair, l’univers de Death Stranding est désormais doté d’une mécanique narrative et géographique qui permet de justifier d’éventuelles extensions, sans s'enfermer dans les limites d'un seul continent ou d’une intrigue linéaire.
Malgré cette ambition potentielle, Kojima, 61 ans, ne prévoit pas de réaliser lui-même ce troisième épisode. Il évoque même la possibilité de confier le projet à quelqu’un d’autre, tout en laissant entendre qu’il serait capable de transmettre le concept à un successeur. Cela semble peu probable pour beaucoup, tant la « patte Kojima » est omniprésente dans la saga : de la mise en scène à la direction artistique, en passant par le choix des acteurs (Norman Reedus, Léa Seydoux, Mads Mikkelsen…), l’univers de Death Stranding respire son ADN.
Si une suite devait voir le jour sans Kojima aux commandes, une hypothèse naturelle se dessine : Guerrilla Games, le studio derrière le moteur Decima utilisé dans la série. Partenaire de longue date, Guerrilla collabore avec Kojima Productions depuis le premier opus. Si Sony Interactive Entertainment souhaite continuer à exploiter cette licence, le studio néerlandais pourrait théoriquement s’en charger. Mais cette option divise. Artistiquement, le transfert de cette licence vers une autre équipe risque d’affaiblir l'identité unique du projet. Death Stranding est plus qu’un jeu : c’est une œuvre d’auteur, empreinte d’une signature créative rare dans le jeu vidéo.
Et s’il ne veut pas faire Death Stranding 3, c’est aussi parce que Hideo Kojima est déjà à la tête de deux projets majeurs :
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OD, un jeu d’horreur expérimental développé pour Xbox, encore entouré de mystère.
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Physint, un jeu d’action-espionnage prévu sur PlayStation, que Kojima décrit comme l’aboutissement de sa carrière. Un projet qu’il semble porter avec un investissement total.
Il faut aussi noter que ces deux projets vont prendre du retard en raison de la grève du syndicat SAG-AFTRA, qui a bouleversé de nombreuses productions impliquant des acteurs à Hollywood et dans le jeu vidéo.
Death Stranding 2 n’est même pas encore entre nos mains que son successeur fait déjà parler de lui. Si Kojima se retire effectivement de la réalisation directe, reste à savoir si une autre équipe saura perpétuer l’esprit singulier de la série. Quoi qu’il en soit, les fans peuvent déjà se préparer à un nouvel épisode riche en expérimentations, concepts métaphysiques et décors grandioses — même si Kojima passe la main, son empreinte, elle, semble éternelle.
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