
L’arrivée de Call of Duty: Black Ops 6 sur le Game Pass en novembre dernier marquait une petite révolution dans l’histoire du FPS phare d’Activision. Pour la première fois, un jeu Call of Duty était disponible dès le jour de sa sortie pour les abonnés du service de Microsoft, promettant un afflux massif de joueurs et une refonte du modèle de distribution.
Et dans un premier temps, le pari semblait gagné. Satya Nadella, PDG de Microsoft, s’est félicité d’un lancement « historique » : record de joueurs actifs dès le premier jour, et bond significatif du nombre d’abonnés au Game Pass. En parallèle, Black Ops 6 a battu des records de ventes sur PlayStation et Steam, avec une hausse de plus de 60 % par rapport à l’année précédente. Mais si l’explosion initiale a été spectaculaire, la suite de l’histoire est plus nuancée.
Black Ops 6 a dominé les ventes de jeux aux États-Unis pendant quatre mois consécutifs, avant d’être détrôné en février par Monster Hunter Wilds. Pourtant, au lieu de maintenir cette dynamique, le nombre de joueurs a lentement commencé à décliner.. D'après les derniers chiffres de la société Ampere Analysis, qui est spécialisée sur les études de marché dans le jeu vidéo, en mars 2025, Call of Duty comptait 20,6 millions de joueurs actifs. Ce chiffre est en recul par rapport à mars 2024 (20,8 millions) et mars 2023 (22,4 millions).
Alors que l'on aurait pu s’attendre à une croissance continue grâce au Game Pass, la réalité est plus contrastée : la disponibilité du jeu sur l’abonnement n’a pas freiné la désaffection progressive des joueurs.
Initialement, le Game Pass donnait à Xbox un avantage concurrentiel. Lors du lancement de Black Ops 6, Xbox représentait la majorité des joueurs actifs. Mais la tendance s’est inversée dès mars 2025 : PlayStation a pris la tête avec 33 % de part d’usage contre 32,5 % pour Xbox.
Un retournement qui interroge. Pourquoi les joueurs migrent-ils vers la console de Sony malgré l’accessibilité « gratuite » via Game Pass ? Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer : meilleure expérience utilisateur, fidélité à l’écosystème PlayStation, ou simplement le fait que l’abonnement ne suffit pas à maintenir l’engagement à long terme.
Un événement a toutefois redonné des couleurs à la franchise : le retour en avril de la carte originale de Warzone, très attendue par la communauté. Résultat immédiat : une hausse de 200 % du nombre de joueurs. Une performance qui a surpris même chez Activision, et que l’éditeur considère comme un succès.
Mais cette relance ponctuelle suffira-t-elle à enrayer la tendance à la baisse ? Rien n’est moins sûr. Le vrai défi sera de transformer ce regain d’intérêt en engagement durable, notamment durant la période estivale, souvent synonyme de baisse d’activité sur les serveurs.
Malgré des records au lancement, Black Ops 6 incarne une réalité plus complexe de l’industrie du jeu vidéo : le succès initial ne garantit plus la fidélité des joueurs. Entre fragmentation des plateformes, surabondance de contenus, et lassitude face à un gameplay trop peu renouvelé, la franchise Call of Duty se trouve à un tournant.
La stratégie Game Pass, bien qu’audacieuse, montre ses limites : elle attire, mais ne retient pas nécessairement. La vraie bataille ne se joue plus uniquement le jour du lancement, mais dans la capacité à entretenir une relation continue avec une communauté exigeante.
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