Hideo Kojima face au succès de Death Stranding 2: "Trop d’approbation, pas assez de controverse"

Publié le 16 mai 2025 à 14:03

À l’approche de la sortie très attendue de Death Stranding 2: On the Beach, Hideo Kojima se confie avec une sincérité désarmante. Dans une interview accordée à Edge Magazine, le créateur de la saga admet que les premiers retours sur le jeu sont étonnamment positifs – peut-être trop à son goût.

 

Le premier Death Stranding avait divisé profondément les joueurs comme les critiques. Pour certains, c'était une œuvre magistrale, contemplative et poétique. Pour d'autres, un simulateur de livraison ennuyeux. Kojima lui-même reconnaît que le ratio 40 % d’adorateurs vs. 60 % de détracteurs était une forme d'équilibre sain pour une œuvre qui se voulait atypique.

Mais cette fois, le constat est différent : Death Stranding 2: On the Beach semble plaire à (presque) tout le monde. Les tests d’audience réalisés par Kojima Productions révèlent un enthousiasme généralisé. Même Sony, éditeur du jeu, se montre très satisfait du feedback précoce.

 

«J'aimerais être un peu plus controversé», avoue Kojima. «Je ne veux pas faire un jeu qui plaît à tout le monde».

Pour un créateur dont la carrière a été bâtie sur l'expérimentation, l’originalité, et parfois même l’incompréhension, cet accueil quasi unanime provoque un sentiment mitigé. Il craint que cette approbation générale ne signifie un compromis artistique, un éloignement de son style subversif.

 

Contrairement au premier volet, On the Beach s'annonce plus dynamique et orienté vers l'action. Fini les longues balades solitaires à dos de colis dans des vallées brumeuses : ici, les véhicules blindés, les fusils à pompe et les infiltrations dignes de Metal Gear prennent le relais.

Ce virage assumé vers une expérience plus directe n’est toutefois pas une concession. Kojima reste inflexible sur le fond : il continue d’ignorer les critiques liées aux thématiques ou à la narration. Si les joueurs trouvent une caméra trop lente ou un gameplay trop rigide, il les écoute. Mais modifier le cœur de son message pour plaire ? Hors de question.

«Je ne cherche pas à vendre des millions d’exemplaires... Ce n’est pas mon objectif», insiste-t-il.

Un équilibre entre vision personnelle et réalité économique

Kojima reste lucide. Il sait qu’un échec commercial pourrait mettre en péril son studio, son équipe et les projets futurs. Il reconnaît donc la nécessité de satisfaire un minimum d’attentes – mais sans sacrifier son intégrité artistique.

«Je ne veux pas simplement recréer quelque chose qui existe déjà. Je veux créer quelque chose de nouveau», déclare-t-il avec passion.

 

À quelques semaines de la sortie de Death Stranding 2: On the Beach, Kojima montre encore une fois qu’il refuse les compromis faciles. Même quand le succès semble assuré, il continue de chercher cette tension créative, cette zone de friction entre l’audace et l’acceptation. Car pour lui, un jeu trop aimé est peut-être un jeu qui a renoncé à bousculer.


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