
Si vous avez passé des dizaines d’heures à purifier des âmes ou à combattre des abominations mécaniques dans Soul Sacrifice et Freedom Wars sur PS Vita, ce blog risque de réveiller en vous une certaine frustration. Car oui, ces jeux cultes auraient dû avoir une suite. C’était prévu. C’était en cours. Mais tout a été annulé. Pourquoi ? Pour concentrer les moyens sur la PlayStation 4.
C’est Shuhei Yoshida en personne, figure emblématique de Sony, qui a confirmé la nouvelle lors d’une récente intervention dans le podcast Sacred Symbols+. Dans l’épisode, Yoshida déclare :
« Nous travaillions en fait sur Soul Sacrifice 2 et Freedom Wars 2, mais en raison de limitations budgétaires, nous avons dû arrêter et passer à la PS4. »
Un aveu amer pour les fans de la PS Vita, qui attendaient des prolongements aux rares exclusivités marquantes de la console. Car si la PS Vita a connu un succès mitigé en Occident, elle a été portée par une communauté passionnée, surtout au Japon.
Freedom Wars, par exemple, développé par Dimps et édité par Sony Computer Entertainment, avait signé l’un des meilleurs lancements sur PS Vita au Japon. Son univers dystopique original et son gameplay nerveux en coop en faisaient un titre à fort potentiel pour une franchise durable.
Pour rappel, Freedom Wars se déroule dans un futur lointain où l’humanité est en déclin, piégée dans des mégaprisons appelées Panoptiques à cause d’une planète rendue inhabitable par la pollution. Le postulat glaçant du jeu est aussi sa force narrative :
« Les ressources sont si rares que vivre est un crime, et ceux qui naissent sont immédiatement condamnés à un million d’années de prison. »
Ce concept fort, mêlant survie, politique carcérale futuriste et action frénétique, aurait pu être largement développé dans une suite. Et Soul Sacrifice, avec son ambiance sombre et ses mécaniques de sacrifice à la fois violentes et émotionnelles, avait tout pour devenir un Dark Souls-like portable majeur.
Malheureusement, la montée en puissance de la PlayStation 4 a radicalement changé les plans de Sony. Yoshida l’explique clairement :
« Le passage à la PS4 est la principale raison pour laquelle davantage de licences propriétaires de Sony n’ont pas reçu d’itération PS Vita. »
Autrement dit, les équipes de développement ont dû faire un choix stratégique : abandonner des projets Vita, aussi prometteurs soient-ils, pour se concentrer sur la next-gen et sa base installée potentiellement beaucoup plus rentable.
En tant qu’entreprise, Sony a fait un choix logique. La PS4 représentait l’avenir. Mais en tant que joueurs, difficile de ne pas nourrir un certain regret. Freedom Wars et Soul Sacrifice étaient deux perles rares sur une console souvent sous-estimée. Leur annulation marque aussi la fin d’un espoir de voir la PS Vita se constituer un catalogue first-party aussi riche que ses ambitions le laissaient espérer.
Les révélations de Yoshida confirment ce que beaucoup soupçonnaient : la PS Vita n’a pas été abandonnée par manque d’idées, mais par manque de ressources et de priorités stratégiques. Les jeux étaient là, les concepts étaient solides, mais la réalité du marché a tranché.
Reste à espérer que Sony ressorte un jour ces licences du placard — pourquoi pas sur PS5 ou dans une future portable hybride ? Car l’univers de Freedom Wars, tout comme celui de Soul Sacrifice, mérite bien plus qu’un abandon silencieux.
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