Pourquoi ASUS dit non à l’écran OLED sur ses consoles ROG Ally, et mise tout sur l’essentiel

Publié le 12 juin 2025 à 18:39

Alors que les écrans OLED deviennent de plus en plus présents dans les smartphones, PC portables, et même sur la prochaine Switch 2, ASUS a pris tout le monde à contre-pied : les prochaines consoles portables ROG Ally, même le modèle haut de gamme, ne seront pas équipées d’écrans OLED.
Un choix qui a surpris – voire déçu – une partie des joueurs, mais que la marque a pris le temps de justifier lors de son émission ROG Pulse. Et vous allez voir : ce n’est pas juste une question de coût.

Interrogé directement sur le sujet, Whitson Gordon, Senior Marketing Manager chez ASUS, ne tourne pas autour du pot : « On adore l’OLED, on a même développé des prototypes, mais ce n’est pas encore là où on veut que ce soit. »
En ligne de mire : deux gros obstacles majeurs.

1. Le VRR (Variable Refresh Rate)
Pour ASUS, impossible de faire l’impasse sur le VRR, une technologie qui adapte dynamiquement le taux de rafraîchissement de l’écran à celui du jeu pour éviter les déchirures d’image (tearing) et améliorer la fluidité.
« Si un écran n’a pas de VRR, ce n’est pas un écran gaming en 2025 », affirme Gordon. Et pour lui, c’est une fonctionnalité non négociable.

2. Une consommation bien trop élevée
Les dalles OLED compatibles avec le VRR consomment encore beaucoup plus d’énergie que les écrans LCD, ce qui pose un gros problème pour une console portable. Ajoutez à cela le coût élevé de l’OLED, et la balance penche rapidement en défaveur de cette technologie.

Plutôt que de séduire sur le papier avec des composants premium, ASUS a préféré se recentrer sur les attentes réelles des utilisateurs.
« On a étudié ce que les joueurs veulent vraiment, et trois priorités se dégagent : plus d’autonomie, plus de performances, et une meilleure expérience logicielle. »

Et c’est sur ces piliers qu’ASUS a construit sa nouvelle génération de ROG Ally. Cela passe notamment par :

  • Un partenariat renforcé avec Xbox, pour une intégration logicielle plus fluide.

  • Une collaboration technique avec AMD, pour développer les nouvelles puces Z2, pensées pour optimiser l’efficacité énergétique tout en maintenant de bonnes performances.

  • Des choix matériels calibrés pour répondre à une contrainte de prix, sans sacrifier l’essentiel de l’expérience de jeu.

Si la stratégie d’ASUS est cohérente, elle n’est pas exempte de critiques. L’écran LCD choisi pour équiper les deux modèles de ROG Ally n’impressionne pas vraiment :

  • Une luminosité limitée à 500 nits

  • Les faiblesses bien connues des dalles IPS (angles de vision réduits, noirs grisâtres…)

Certains observateurs pointent d’ailleurs qu’un compromis aurait pu être trouvé, en réservant un écran OLED au modèle ROG Ally X, plus premium, tout en gardant un LCD pour l’entrée de gamme. Une manière de satisfaire à la fois les passionnés et les joueurs occasionnels.

Pour l’heure, ASUS n’a pas encore révélé les prix de ses nouvelles consoles. Mais vu les composants intégrés, les attentes en matière de qualité et les partenariats technologiques, il ne faut pas s’attendre à une gamme low-cost.
OLED ou pas, les prochaines ROG Ally viseront clairement un public exigeant… mais raisonnable sur ce qu’il est prêt à payer.

ASUS a fait un choix assumé : prioriser l’expérience utilisateur réelle plutôt que les specs tape-à-l’œil. L’absence d’OLED peut décevoir, mais elle s’explique par une stratégie cohérente qui cherche à équilibrer autonomie, performance et fluidité.
Reste à voir si les joueurs suivront, ou si le charme de l’OLED finira par s’imposer dans les générations futures.


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