Cat Assassin : un chat tueur, un acteur star, et une ambition démesurée pour une nouvelle licence néo-noir

Publié le 16 juin 2025 à 15:58

Quand l’esprit narratif derrière Stray et Twelve Minutes s’associe à une star hollywoodienne comme Dave Bautista, on peut s’attendre à un projet original. Et c’est exactement ce que semble vouloir proposer Cat Assassin, un concept aussi étrange qu’ambitieux, porté par Steve Lerner, scénariste reconnu dans le monde du jeu narratif, et produit avec l’acteur devenu producteur.

Mais attention : Cat Assassin n’est pas qu’un jeu vidéo. C’est une licence complète, pensée dès sa conception comme un univers transmédia, destiné à envahir plusieurs plateformes : jeux, série animée, film… Un pari risqué mais assumé, à condition d’en faire plus qu’un simple gadget félin.

Au cœur de Cat Assassin, on retrouve Hugh, un félin anthropomorphe plongé dans un univers néo-noir, visiblement inspiré des polars urbains et des récits de vengeance ténébreux. Le personnage évoluera dans une ville corrompue et dangereuse, où cartels et organisations criminelles dictent leur loi.

Un chat justicier, donc. Et même un tueur à gages professionnel, dont les aventures mêleront infiltration, action nerveuse et narration stylisée, à la croisée d’œuvres comme Assassin’s Creed, Splinter Cell, Sifu — et bien sûr, Stray, pour la patte féline.

Mais contrairement à Stray, jeu poétique et silencieux, ici l’humour noir et la personnalité du protagoniste joueront un rôle central. Le ton devrait se situer quelque part entre la satire et la tragédie urbaine, avec un soupçon de second degré bienvenu.

Steve Lerner n’en est pas à son coup d’essai. Scénariste de jeux narratifs à succès, il a déjà prouvé son talent pour créer des atmosphères intrigantes, des dialogues percutants et des univers immersifs. Avec Stray, il a su faire d’un jeu sans parole un phénomène émotionnel. Avec Twelve Minutes, il a exploré les boucles temporelles dans un huis clos anxiogène.

Avec Cat Assassin, il s’attaque à quelque chose de bien plus grand : une franchise complète, qui nécessitera cohérence, richesse narrative et surtout, capacité à s’adapter à plusieurs formats.

C’est là que Dave Bautista entre en scène. L’ex-lutteur devenu acteur (connu notamment pour Guardians of the Galaxy, Dune, ou Knives Out 2) apporte au projet visibilité, crédibilité… et vraisemblablement un bon budget. Très enthousiaste, il a déclaré être « très excité par cette nouvelle aventure », ce qui pourrait signifier une implication plus profonde qu’un simple rôle de producteur.

Il ne serait pas étonnant qu’il prête sa voix ou son image à un personnage majeur, voire à Hugh lui-même — pourquoi pas dans les versions animées ou cinématographiques du projet.

Côté développement, Cat Assassin est confié à Titan1Studios, une structure encore peu connue dans l’industrie. Leur portfolio reste modeste à ce jour, ce qui soulève inévitablement quelques doutes sur leur capacité à porter un tel projet. Créer un jeu ambitieux, avec de fortes attentes visuelles, mécaniques et narratives, demande une expérience solide que le studio devra rapidement démontrer.

Il faudra aussi surveiller comment Titan1Studios gère l’équilibre entre le gameplay orienté infiltration/combat et le récit stylisé, tout en respectant l’identité graphique unique que le pitch promet.

Le projet Cat Assassin ne s’arrêtera donc pas au jeu. Dès le départ, les créateurs parlent de série animée et de film, ce qui laisse entendre une stratégie à la Marvel, ou du moins à la Cyberpunk: Edgerunners : lancer un univers avec un jeu, et le faire croître par des productions audiovisuelles.

Mais ces ambitions posent la question du timing et de la cohérence. Peut-on vraiment créer un univers aussi vaste avec un studio encore jeune, même avec le soutien d’une star hollywoodienne ? Et surtout, le public suivra-t-il cette proposition de « chat tueur dans une ville glauque » sans recul ironique ou scepticisme ?

Cat Assassin est l’exemple parfait de ces projets qui intriguent autant qu’ils inquiètent. L’idée d’un tueur félin dans un monde néo-noir peut sembler farfelue, mais elle bénéficie d’un pedigree narratif solide (Steve Lerner) et d’un visage bankable (Dave Bautista). À cela s’ajoute une ambition transmédia rare dans le milieu du jeu indépendant.

Reste à voir si cette vision prendra forme concrètement — ou si le projet rejoindra la longue liste des licences trop ambitieuses pour leur propre bien. En attendant, entre scepticisme et curiosité, on garde un œil attentif sur ce chat pas comme les autres.


Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.