
Hideo Kojima, le légendaire créateur japonais derrière des titres cultes comme Metal Gear Solid et Death Stranding, a encore une fois démontré que son imagination ne connaît aucune frontière — pas même celle de la planète Terre.
S'exprimant au Festival du film de Sydney, où The Guardian était présent, Kojima a partagé une ambition qui repousse les limites de la créativité contemporaine : il ne veut pas simplement participer à un vol spatial touristique, mais vivre l'expérience de l'espace de manière profonde et prolongée. Son objectif ? Passer plusieurs mois à bord de la Station spatiale internationale (ISS)… pour y créer un jeu vidéo.
« Je veux m'entraîner correctement, apprendre à amarrer un vaisseau spatial, aller à la Station spatiale internationale et y rester quelques mois », a-t-il déclaré au public. Conscient qu’il ne possède pas de formation scientifique, Kojima imagine pourtant avec lucidité la possibilité d’y exercer son art : le développement de jeux vidéo en orbite. Il veut devenir le premier créateur à coder au-dessus de la Terre.
Ce projet n’est pas une simple lubie futuriste. Kojima évoque son mal de dos chronique avec humour : « Je me sentirais peut-être moins irrité par mon mal de dos là-haut. » Derrière la plaisanterie se cache une constante chez lui : sublimer les limites du corps et de l'esprit par le biais de la technologie et de la narration interactive. Travailler depuis l’espace deviendrait ainsi une nouvelle forme d’expression créative, une manière radicale de reconnecter avec l’humanité dans un environnement extrême.
Mais Kojima ne s’arrête pas là. Il a également évoqué son attrait pour le risque et l’intensité, en référence directe à l’acteur Tom Cruise. « J’aimerais me mettre dans une situation dangereuse, comme Tom Cruise, pour me sentir vivant », a-t-il affirmé, non sans provocation. « C’est la maladie de Tom Cruise. Tom Cruise découvre sa valeur en jouant sa vie. »
Cette déclaration, entre fascination et auto-analyse, révèle une facette plus introspective du créateur japonais. Il voit dans le dépassement physique — et presque existentiel — un moyen de nourrir son processus créatif. À l’image de Cruise, qui réalise lui-même ses cascades vertigineuses dans Mission: Impossible, Kojima semble aspirer à une immersion totale, voire extrême, dans chaque expérience qui pourrait enrichir sa vision.
À travers cette déclaration ambitieuse et presque surréaliste, Kojima continue de tracer une trajectoire unique dans le paysage culturel mondial. À l’heure où l’industrie du tourisme spatial s’ouvre aux civils, rares sont ceux qui y voient un terrain de création artistique. Kojima, lui, ne se contente pas de rêver à une capsule spatiale : il l’imagine comme un studio de développement, suspendu au-dessus de la Terre, où pourrait naître une œuvre sans précédent.
Et pourquoi pas ? Après tout, dans un monde où les limites entre art, technologie et exploration se brouillent de plus en plus, Kojima pourrait bien devenir le premier game designer astronaute.
Hideo Kojima prouve une fois de plus que pour lui, les jeux vidéo ne sont pas qu’un divertissement : ils sont un langage universel, capable de voyager au-delà des frontières terrestres. Entre ambition artistique, volonté de se confronter au danger et désir de repousser les limites de la création, il incarne une figure unique — un rêveur spatial au service de l’interaction humaine. La question n’est plus de savoir si Kojima ira dans l’espace… mais ce qu’il y créera une fois là-haut.
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