
Microsoft a confirmé une nouvelle vague de licenciements massifs, affectant environ 9 100 employés, soit 4 % de ses effectifs mondiaux. C’est un nouveau coup dur pour ses équipes, notamment au sein de Microsoft Gaming, la branche dédiée aux jeux vidéo, qui regroupe des entités telles que Xbox, King (Candy Crush) et ZeniMax (Bethesda, id Software, Arkane...).
Cette restructuration est présentée comme une manœuvre stratégique pour mieux se positionner sur le long terme. Mais elle laisse derrière elle des milliers d’employés déstabilisés, dans une industrie déjà soumise à une pression intense depuis plusieurs années.
Le patron de Xbox, Phil Spencer, a adressé un mémo interne empreint de reconnaissance mais aussi de lucidité stratégique. Il y explique la nécessité de recentrer les priorités de la branche Gaming sur les « opportunités les plus prometteuses » et de réduire les niveaux hiérarchiques pour améliorer l’agilité et l’efficacité de l’organisation.
« Nous devons faire des choix dès maintenant pour assurer notre succès dans les années à venir », affirme Spencer.
« Nous préserverons ce qui est florissant et concentrerons nos efforts sur les domaines à fort potentiel. »
Ces propos laissent entendre que certains projets ou studios moins stratégiques pourraient être abandonnés ou réduits.
Parmi les entités impactées :
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King, le studio mobile à succès à l’origine de Candy Crush, récemment intégré dans l’écosystème Microsoft via le rachat d’Activision Blizzard, perd environ 200 employés, soit 10 % de ses effectifs.
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ZeniMax, maison mère de studios emblématiques comme Bethesda ou Arkane, est également concernée, notamment en Europe.
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D’autres divisions gaming n’ont pas encore communiqué de chiffres précis, mais des départs sont d’ores et déjà confirmés.
Ces suppressions surviennent dans un contexte déjà tendu : plus de 6 000 postes avaient été supprimés chez Microsoft en début d’année, suivis par 305 licenciements supplémentaires début juin.
Les vagues successives de licenciements ont profondément affecté le moral des troupes chez Microsoft. Plusieurs rapports internes font état d’une fatigue généralisée, accentuée par des évaluations de performance plus strictes, utilisées comme levier pour réduire les effectifs en toute discrétion.
Même si Phil Spencer a salué la créativité, le talent et la loyauté des employés touchés, les conséquences humaines restent considérables.
« Ces décisions ne reflètent pas le talent […] des personnes impliquées. Nous ne serions pas là sans elles », souligne Spencer dans son mémo.
Ces licenciements marquent un changement de cap important pour Microsoft, et particulièrement pour sa division gaming. Alors que la concurrence s’intensifie dans l’univers du jeu vidéo (Sony, Nintendo, Tencent), le géant américain mise désormais sur la discipline stratégique, l’agilité organisationnelle et la réduction des coûts pour rester compétitif.
Mais à quel prix humain et créatif ?
La réponse viendra dans les mois à venir, en fonction de la capacité de Microsoft à maintenir sa dynamique tout en reconstruisant une culture interne secouée.
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