Microsoft continue sa vague de licenciements massifs, et cette fois, c’est Turn 10 Studios qui en fait lourdement les frais. Ce mercredi, on apprenait par le média The Verge que près de la moitié des effectifs du studio avaient été licenciés. Un chiffre glaçant pour une entité historiquement rattachée à l’un des fleurons de Xbox : la franchise Forza Motorsport.
Selon les premières estimations, environ 70 personnes auraient été remerciées, sur ce qui constituerait un effectif total d’environ 140 employés. Ces départs ont été annoncés froidement au cours d’un appel entre les équipes de Turn 10 et les ressources humaines de Microsoft. Le ton, semble-t-il, était formel et sans appel.
Une source interne, citée par The Verge, décrit cette vague de licenciements comme touchant « la grande majorité » des employés. L’objectif affiché serait de réduire les effectifs au strict minimum, conservant seulement les rôles nécessaires pour le maintien en fonctionnement de Forza Motorsport — autrement dit, assurer la maintenance, les patchs, les mises à jour et peut-être quelques évolutions de contenu mineures, mais pas plus.
Turn 10 est un nom historique pour la marque Xbox. Fondé en 2001 et responsable de la franchise Forza Motorsport depuis ses débuts en 2005, le studio était longtemps vu comme un modèle de stabilité et de qualité technique au sein de l’écosystème Microsoft. En collaboration avec Playground Games (à qui l'on doit la branche Forza Horizon), Turn 10 représentait le versant "simulation" de la licence automobile, avec un soin du détail et une rigueur qui ont bâti la réputation de Forza.
Mais avec ce nouveau coup de hache, la question se pose : Turn 10 a-t-il encore un avenir en tant que studio à part entière ? Ou ne va-t-il devenir qu’une cellule de maintenance dédiée à Forza Motorsport, sans ambitions créatives majeures ?
Les critiques mitigées autour du dernier Forza Motorsport, lancé en 2023 après un long développement, pourraient avoir pesé dans la balance. Malgré des graphismes impressionnants et un moteur physique peaufiné, le jeu a parfois été jugé fade, manquant de personnalité face à la concurrence. Ce contexte n’a sans doute pas joué en faveur de l’équipe.
Aujourd’hui, Turn 10 n’est plus qu’une coquille réduite autour de Forza Motorsport. Il est peu probable que le studio se voie confier un nouveau projet ambitieux dans les mois à venir. Et si Forza Motorsport devient un simple jeu-service maintenu à distance minimale, alors c’est tout le modèle de Turn 10 qui aura été vidé de sa substance.
Cette décision, bien que probablement justifiée en interne par des indicateurs de performance ou de rentabilité, soulève une question fondamentale : quel avenir Microsoft réserve-t-il à ses studios historiques ? La réponse, pour l’instant, est loin d’être rassurante.
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