MindsEye : Relance annoncée d’un projet en crise, entre espoir, confusion et accusations internes

Publié le 4 juillet 2025 à 13:25

Le projet MindsEye, développé par le studio Build A Rocket Boy, est-il en train de sombrer… ou de renaître ? Une réunion interne, récemment relayée par plusieurs sources via IGN, donne un aperçu contrasté de l’état du studio : promesses de relance ambitieuse d’un côté, ambiance tendue et incertaine de l’autre. Les dernières déclarations de Leslie Benzies, ancien de Rockstar Games et figure de proue du projet, soulèvent plus de questions qu’elles n’en résolvent.

 

Lors d’un appel avec les équipes, Leslie Benzies a annoncé que Build A Rocket Boy allait « se ressaisir » et relancer MindsEye. Cette relance, présentée comme une volonté ferme de la direction, est apparemment bien connue en interne. Pourtant, le flou domine.

Les développeurs, eux, restent dans l’incertitude totale. La première feuille de route du jeu, déjà ambitieuse, semble de plus en plus difficile à tenir. Le personnel ne sait pas si les ressources, les délais ou même la structure actuelle du projet permettront de concrétiser les promesses faites au public et à la presse. On parle de relance… mais sur quelles bases ? Avec quel plan, et avec quelles équipes ?

 

Plutôt que d’ouvrir un espace d’autocritique, la direction semble adopter un discours défensif, voire accusateur. Leslie Benzies a évoqué l’existence de « saboteurs », aussi bien internes qu’externes, qu’il juge responsables des difficultés rencontrées dans le développement. Une déclaration qui a choqué certains employés, d’autant que cette rhétorique conspirationniste avait déjà été exprimée publiquement par Mark Gerhard, co-PDG du studio.

Avant même la sortie de MindsEye, ce dernier affirmait que des individus avaient été « payés pour critiquer le jeu et nuire au studio ». Une affirmation lourde, mais jamais étayée. Du côté de l’éditeur IO Interactive, partenaire de Build A Rocket Boy, cette vision des choses n’est absolument pas partagée. L’éditeur adopte une posture beaucoup plus rationnelle et critique vis-à-vis du développement et de la réception du jeu.

 

MindsEye avait tout pour devenir un phénomène : une vision ambitieuse mêlant science-fiction, action et narration interactive, soutenue par l’aura de Leslie Benzies, l’un des anciens piliers de la franchise GTA. Mais très vite, les critiques ont fusé. Entre problèmes de performances, direction artistique floue, gameplay bancal et communication chaotique, le projet a commencé à perdre la confiance du public.

Ce contexte de crise aurait pu ouvrir la voie à une réorganisation profonde, une remise à plat du projet, voire à une révision du leadership. Au lieu de cela, les propos récents de la direction semblent s’ancrer dans une culture du blâme, désignant des ennemis imaginaires plutôt que de traiter les problèmes systémiques du développement.

 

Le plus inquiétant reste l’impact sur les équipes. La réunion aurait laissé plusieurs employés démoralisés, d’autant qu’aucun calendrier clair ni feuille de route précise n’a été réaffirmé. Beaucoup ne savent même pas s’ils resteront sur le projet, ou s’il sera remanié en profondeur. On parle de relance, mais le flou managérial et le manque de vision claire alimentent la confusion.

Selon des sources proches du studio, certaines équipes continuent de travailler dans l’incertitude, tandis que d’autres voient déjà poindre des départs ou des réaffectations internes. L’absence de communication transparente semble miner la cohésion de Build A Rocket Boy à un moment critique.

 

Pour Leslie Benzies, MindsEye reste probablement un projet personnel, un manifeste de son indépendance après l’ère Rockstar. Mais à vouloir sauver coûte que coûte un navire sans gouvernail, le risque est grand de perdre non seulement l’équipage, mais aussi la crédibilité du capitaine.

Les accusations de sabotage, au lieu de rassurer, renforcent l’idée que la direction n’accepte pas la critique constructive. Dans un marché du jeu vidéo de plus en plus exigeant, les joueurs attendent transparence, adaptabilité et qualité. L’auto-victimisation ne fait que renforcer l’impression d’un projet en perdition.


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