Romero Games perd son éditeur et licencie tout son personnel : un avenir incertain pour le studio de Brenda Romero

Publié le 4 juillet 2025 à 14:16

Le monde du jeu vidéo connaît une période difficile, et même les studios expérimentés ne sont pas épargnés. Romero Games, dirigé par Brenda Romero et son mari John Romero (créateur légendaire de Doom), vient de faire une annonce choc : le studio a perdu le soutien de son éditeur, mettant en péril l’avenir de son prochain jeu — et probablement celui du studio lui-même.

 

C’est via un communiqué officiel publié sur les réseaux sociaux que Brenda Romero a partagé la nouvelle, visiblement bouleversée. Bien qu’aucun nom ne soit explicitement mentionné, elle précise que l’équipe avait respecté tous les délais, franchi les étapes internes sans accroc, et reçu des éloges constants. En d’autres termes : aucune faute professionnelle, aucun retard, aucun problème de production. Pourtant, le financement s’est brutalement arrêté.

Voici un extrait marquant de son message :

« Nous avons atteint chaque étape dans les délais impartis, systématiquement, reçu de nombreux éloges et franchi haut la main toutes nos étapes internes. »

 

Le communiqué se garde bien de nommer l’éditeur fautif. Mais le voile a rapidement été levé par d’autres sources. Sur X/Twitter, Christoph Redl, artiste travaillant chez Romero Games, a expliqué avoir perdu son emploi en raison directe des récents licenciements chez Xbox. L’indice est clair : le jeu de Romero Games était édité par Xbox Game Studios.

Ce qui donne à cette affaire une dimension encore plus dramatique. Car si l’on savait que les plans de restructuration chez Microsoft allaient provoquer des dégâts, on découvre maintenant que ces dégâts ne se limitent pas aux studios internes. Ils s’étendent aux partenaires externes, même ceux livrant un travail irréprochable.

 

Pire encore : selon des informations relayées par VideoGamer, l’ensemble des effectifs de Romero Games aurait été licencié. Ce ne sont donc pas quelques départs isolés, mais bien un démantèlement complet du studio tel qu’il existait jusqu’ici.

C’est un véritable coup de massue pour les développeurs, dont beaucoup travaillaient sur un projet dont on ne connaîtra peut-être jamais la teneur. Brenda Romero l’a confirmé elle-même : le studio est désormais en phase de réévaluation de ses options.

 

Ce genre de nouvelle n’est plus isolée. En 2024 et 2025, l’industrie du jeu vidéo est entrée dans une période de contraction brutale. De nombreux studios — petits comme grands — ont connu des licenciements, des fusions ou des annulations de projets. Microsoft, après les rachats massifs d’Activision Blizzard et ZeniMax Media, a lui-même procédé à des vagues de licenciements particulièrement agressives, cherchant à rationaliser son portefeuille.

Mais ce qui choque dans le cas de Romero Games, c’est que même un projet qui avance bien peut se faire couper les ailes du jour au lendemain. La logique économique semble désormais primer sur toute autre considération, même artistique ou qualitative.

 

Depuis Empire of Sin, Romero Games travaillait sur un nouveau jeu non annoncé, décrit à l’époque comme un FPS ambitieux. Les attentes étaient élevées, compte tenu du pedigree de John Romero dans le genre. Les fans espéraient une sorte de retour aux sources, modernisé par l’expérience et la technologie d’aujourd’hui.

Mais ce projet pourrait bien ne jamais voir le jour, ou au mieux, renaître sous une autre forme si le studio parvient à trouver un nouvel éditeur. Le problème ? Dans une industrie sous tension, les éditeurs sont frileux, et rares sont ceux prêts à récupérer un projet en plein vol.

 

Les conséquences sont humaines avant d’être financières : des dizaines de développeurs talentueux se retrouvent sans emploi, du jour au lendemain, alors qu’ils travaillaient sur un jeu en bonne voie. Une tragédie silencieuse qui devient malheureusement monnaie courante dans le milieu.

Brenda Romero, en tant que dirigeante mais aussi figure reconnue dans l’industrie, s’est montrée digne et combative, bien qu’ébranlée. Elle a laissé entendre que le studio allait réfléchir à ses options, sans pour autant faire de promesses.

 

Il reste à espérer que Brenda et John Romero pourront rebondir, que leur équipe trouvera de nouvelles opportunités, et que le jeu sur lequel ils travaillaient pourra renaître, d’une manière ou d’une autre.

Mais une chose est sûre : cette histoire doit nous rappeler à quel point chaque jeu vidéo est fragile, et chaque studio mérite reconnaissance — surtout quand il fait tout correctement.


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