Nintendo contre les pirates : un site majeur de jeux Switch piratés saisi par la justice américaine

Publié le 15 juillet 2025 à 13:22

La guerre de Nintendo contre le piratage franchit une nouvelle étape décisive. La semaine dernière, un site web bien connu pour héberger des milliers de copies piratées de jeux Nintendo Switch a été officiellement saisi par les autorités américaines. Cette opération a été menée suite à un mandat émis par le tribunal de district des États-Unis pour le district nord de la Géorgie, comme le rapporte le média Kotaku.

Ce site figurait déjà sur la liste noire des plateformes de piratage identifiées par l’Union européenne en début d’année. Sa réputation n’était plus à faire dans les milieux de l’émulation et du piratage, notamment pour les titres Switch, la console la plus touchée par ce fléau. Malgré les nombreuses révisions matérielles et logicielles opérées par Nintendo pour tenter de limiter l’exploitation illégale de ses jeux, la Switch reste aujourd’hui la console grand public la plus vulnérable face au piratage.

Le piratage des jeux Switch ne se fait plus en cachette. Quelques jours, voire semaines avant la sortie officielle de blockbusters Nintendo comme Zelda, Pokémon ou Mario, des centaines d'internautes diffusent déjà leur partie en live sur TikTok ou YouTube, jouant à des versions illégalement obtenues.
Ces versions pirates proviennent bien souvent de copies commerciales anticipées mises en ligne très tôt, puis largement partagées via des plateformes de téléchargement illégales comme celle récemment fermée.

Alors que l’arrivée de la Nintendo Switch 2 est imminente, les signaux semblent plus rassurants pour le géant japonais. À ce jour, aucune vague significative de piratage ne touche la future console, ce qui suggère que Nintendo pourrait enfin avoir trouvé une parade efficace contre les failles qui ont entaché la première génération.

Mais la firme n’attend pas de subir les conséquences pour agir. Elle reste activement engagée dans une série de batailles juridiques visant les acteurs clés de l’écosystème de piratage, qu’ils soient développeurs d’émulateurs ou distributeurs de jeux contrefaits.

Parmi les affaires les plus retentissantes de ces dernières années figure celle de Yuzu, un puissant émulateur Switch. Nintendo a attaqué en justice son développeur, l'accusant de faciliter le piratage "à une échelle colossale". L’affaire s’est soldée en mars dernier par un accord amiable : Tropic Haze, l’équipe derrière Yuzu, a accepté de payer 2,4 millions de dollars à Nintendo et de mettre fin au développement de l’émulateur.

Dans la foulée, un autre projet emblématique, Citra, qui permettait d’émuler la Nintendo 3DS, a également été fermé.

La fermeture de ces plateformes suscite des débats dans la communauté : certains y voient une atteinte au droit à la préservation du jeu vidéo ou à l’émulation à des fins éducatives. Nintendo, de son côté, justifie ces actions par la nécessité de protéger sa propriété intellectuelle et de préserver les revenus liés à ses franchises, qui génèrent des milliards chaque année.

En s’attaquant frontalement aux plateformes de piratage et aux outils d’émulation, Nintendo envoie un message clair : la tolérance zéro est de mise, surtout à l’aube d’un nouveau cycle commercial avec la Switch 2.


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