L’univers du jeu vidéo est en pleine mutation, et pas seulement sur le plan graphique ou narratif. Une nouvelle loi entrée en vigueur récemment au Royaume-Uni impose aux plateformes hébergeant du contenu pour adultes, notamment les sites pornographiques, de vérifier l’âge de leurs utilisateurs à l’aide de coordonnées bancaires ou d’une pièce d’identité officielle. Une mesure radicale qui a déjà des répercussions bien au-delà des sites visés en priorité.
Microsoft n’a pas tardé à réagir. Si les vérifications d’âge sont aujourd’hui facultatives sur Xbox, elles deviendront obligatoires dès 2026 pour toute personne souhaitant communiquer vocalement ou par messages avec des joueurs hors de sa liste d’amis. Autrement dit : pas de vérification, pas de chat vocal dans vos parties multijoueur avec des inconnus.
Cette mesure vise à mieux protéger les jeunes joueurs contre les comportements inappropriés en ligne, en garantissant que certaines fonctions sociales ne soient accessibles qu’à des utilisateurs identifiés comme majeurs. Et si l’on en croit Microsoft, ce n’est que le début.
« Il n'existe pas de solution universelle pour la sécurité des joueurs », explique Kim Kunes, vice-présidente de la confiance et de la sécurité chez Xbox. « Ces méthodes peuvent donc varier selon les régions. »
À l’heure actuelle, ni Sony (PlayStation) ni Nintendo n’ont annoncé de dispositif similaire. Mais face à l'évolution de la législation, il ne serait pas surprenant que des annonces suivent dans les mois à venir. Les entreprises du jeu vidéo prennent en effet cette loi très au sérieux. Les sanctions en cas de non-respect sont colossales : jusqu’à 18 millions de livres sterling ou 10 % du chiffre d’affaires mondial. Des amendes qui feraient trembler même les géants du secteur.
Mais cette transition ne se fait pas sans critiques. De nombreux internautes soulignent déjà que la loi pourrait être facilement contournée : l’usage d’un VPN permet d’échapper à certaines restrictions géographiques, tandis que certains systèmes de vérification d’âge sont si basiques qu’ils peuvent être dupés par des images issues de jeux vidéo, comme une capture du mode photo de Death Stranding ou une image de WWE 2K25.
Ces failles posent une question majeure : comment trouver un équilibre entre sécurité et efficacité, sans transformer les plateformes de jeu en forteresses bureaucratiques lourdes à gérer pour les utilisateurs ?
Conscient du tollé potentiel que pourrait provoquer cette nouvelle exigence, Xbox a déjà pris soin de préciser que la vérification d’âge n’aura aucun impact sur les achats, le contenu ou les statistiques des joueurs. Tous les jeux, les succès, les historiques de parties et les droits acquis resteront intacts.
« Nous encourageons les joueurs à vérifier leur âge dès maintenant via ce processus unique », explique Xbox, « afin d’éviter une interruption des fonctionnalités sociales dans le futur. »
Microsoft ne compte pas appliquer une méthode unique dans le monde entier. Le déploiement britannique servira de test grandeur nature, et des solutions adaptées aux différents marchés régionaux seront étudiées. L’entreprise affirme vouloir collaborer étroitement avec les communautés locales, les développeurs partenaires et les régulateurs pour élaborer des systèmes de protection respectueux de la vie privée et de l’expérience de jeu.
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