China Hero Project Phase 4 : Sony accélère sur les jeux chinois pour conquérir le monde du gaming

Publié le 4 août 2025 à 16:09

À la veille du salon ChinaJoy 2025 à Pékin, Sony a marqué les esprits avec une conférence de presse centrée sur sa stratégie de développement en Chine. L’événement a été l’occasion pour la firme japonaise de dévoiler la quatrième phase de son China Hero Project, un programme né en 2016 pour soutenir les talents du développement vidéoludique local. L'objectif : faire émerger les futures pépites du jeu vidéo en Chine… et les propulser sur la scène mondiale via la PlayStation 5 et, dans certains cas, le PC.

Au cœur de cette annonce, deux nouveaux titres prometteurs viennent rejoindre l’initiative : EXILEDGE et Daba: Land of Water Scar. Mais au-delà de ces révélations, Sony affirme une stratégie de long terme : investir massivement dans le jeu chinois, l'encadrer, le promouvoir et, in fine, en faire un pilier de son écosystème PlayStation.

 

Le premier titre mis en avant est EXILEDGE, un jeu de tir à la troisième personne qui promet d’être « ultra-rapide », mêlant habilement fusillades dynamiques et mouvements acrobatiques inspirés des jeux de combat et d’action à personnages.

Développé sous Unreal Engine, EXILEDGE mise sur une fluidité exemplaire et une direction artistique futuriste. Si peu de gameplay a été montré, les promesses sont claires : immersion, vitesse, intensité. Le projet s’annonce comme une vitrine potentielle du savoir-faire chinois en matière de jeu d’action nerveux, un domaine où les standards sont élevés, notamment face à la concurrence japonaise ou occidentale.

En contraste total, Daba: Land of Water Scar propose une aventure plus onirique et narrative. On y suit une « marionnette d’argile humanoïde », dans un univers chargé de symbolique, de mythologie et d’esthétique inspirée de l’Asie ancestrale.

Ce jeu d’action mise sur une narration forte et une identité artistique marquée. Il pourrait séduire les amateurs de titres introspectifs et esthétiques, dans la lignée de jeux comme Journey ou Gris. Le soutien de Sony garantit une exposition mondiale que ce type de projet, souvent plus discret, n’aurait pas pu espérer sans l’aide d’un géant de l’industrie.

 

En parallèle des annonces de jeux, Sony a révélé plusieurs partenariats stratégiques pour renforcer son programme :

  • Virtuous, connu pour travailler sur le remake de Metal Gear Solid Delta: Snake Eater, devient partenaire privilégié pour du co-développement.

  • RichTap, spécialiste du retour haptique, collaborera sur l'intégration fine des ressentis de manette DualSense dans les jeux soutenus.

  • L’équipe UI/UX de PlayStation Studios contribuera à l’évaluation, la conception graphique et les retours d’expérience sur les projets accompagnés.

Cette approche prouve que Sony ne se contente pas de financer : elle accompagne chaque jeu dans sa maturation, tant sur le plan technique que créatif. Cela offre aux studios locaux une opportunité rare : celle de rivaliser avec les standards mondiaux sans compromis.

 

Même si cela n’a pas été annoncé explicitement, tous les jeux mentionnés sont probablement des exclusivités PS5 (avec sorties PC dans certains cas). Cela suit la logique du programme, qui vise à enrichir la bibliothèque PlayStation tout en valorisant le marché asiatique.

Le cas du très attendu Lost Soul Aside, autre projet soutenu par le China Hero Project et prévu pour une sortie imminente sur PS5 et PC, illustre bien cette stratégie. Après des années de développement, ce jeu très influencé par Final Fantasy XV et Devil May Cry pourrait devenir le premier « hit » international d’un studio chinois épaulé par Sony.

 

Avec cette quatrième phase, le China Hero Project entre dans sa phase de maturité. Selon Daniel Ahmad, analyste chez Niko Partners, Sony montre clairement son ambition : faire de la Chine une terre fertile de création vidéoludique, capable de rivaliser avec les États-Unis ou le Japon.

Le programme est désormais ouvert à de nouvelles propositions de jeux, et Sony promet un réseau de soutien étoffé : financements, marketing, outils techniques, expertise UX, et plus encore. L’idée est de transformer les studios prometteurs en piliers de l’industrie, à l’image de ce qu’ont fait Naughty Dog, Santa Monica Studio ou Insomniac à l’échelle occidentale.

 

En conclusion : Ce que démontre cette nouvelle salve d’annonces, c’est que Sony ne mise pas sur la Chine par opportunisme, mais par vision. En s’impliquant très tôt dans le cycle de création des jeux, en apportant des outils, des expertises et une visibilité internationale, la marque japonaise veut construire une offre de jeux diversifiée, ancrée dans la culture chinoise, mais pensée pour le monde entier.

Si EXILEDGE, Daba ou Lost Soul Aside rencontrent le succès espéré, cela pourrait marquer un tournant historique : celui où la Chine ne serait plus seulement un marché, mais un moteur créatif de l’industrie vidéoludique mondiale. Et Sony entend bien être à l’avant-garde de ce changement.


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