
Quand Glen Schofield parle, le monde du jeu vidéo écoute. Le vétéran derrière Dead Space, Call of Duty et plus récemment The Callisto Protocol, s’est confié dans une interview à The Game Business sur son parcours, ses ambitions et surtout… sur la place croissante de l’intelligence artificielle dans la création vidéoludique.
Schofield n’est pas étranger aux bouleversements. Depuis ses débuts, il a traversé toutes les grandes mutations techniques du secteur : l’arrivée d’Internet, l’essor de la 3D, la capture de mouvement, et les pipelines de production toujours plus industrialisés. Aujourd’hui, pour lui, l’IA représente simplement la nouvelle étape logique.
Loin de craindre la technologie, il affirme l’utiliser déjà dans son travail quotidien, notamment pour générer des concepts artistiques ou des idées de cinématiques. Mais il nuance : l’IA n’est pas encore un véritable « moteur » de production, elle reste dispersée et encore instable. Pour Schofield, l’essentiel est d’expérimenter et de continuer à créer des jeux plus vite, mieux et moins cher.
Face aux inquiétudes sur les pertes d’emplois, Schofield rappelle que ce débat n’est pas nouveau.
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Dans les années 90, Photoshop a fait craindre la fin des illustrateurs traditionnels. Résultat ? Les outils ont changé, mais la création a continué et de nouvelles spécialisations sont nées.
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Même discours avec la motion capture : à ses débuts, certains annonçaient la disparition des animateurs. Aujourd’hui, les équipes d’animation peuvent compter jusqu’à 30 personnes, preuve que la technologie a finalement enrichi le métier plutôt que de l’éteindre.
Pour Schofield, l’enjeu n’est pas de remplacer les créateurs, mais de leur offrir de nouveaux leviers. Il imagine déjà que de nouveaux métiers émergeront, comme des « ingénieurs en accélération », spécialisés dans l’optimisation de ces outils. L’IA ne serait donc pas une menace, mais un catalyseur de créativité.
« J’ai vécu beaucoup de ces moments », confie-t-il. « J’étais là quand Internet est arrivé. On disait que tout le monde aurait un site web… et maintenant c’est le cas. L’IA est déjà là. Il suffit de l’utiliser. »
Cette conviction résume bien sa philosophie : embrasser le changement, s’adapter et chercher à repousser toujours plus loin les frontières du jeu vidéo.
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