
Le développement de Sword of the Sea, dernière création du studio Giant Squid, n’a pas été un long fleuve tranquille. Derrière les images envoûtantes et le gameplay poétique qui rappellent Journey ou Abzû, le projet a traversé des zones de turbulences. Entre pandémie, contraintes logistiques et manque de financement, le studio a failli ne jamais voir son rêve aboutir. Jusqu’à l’intervention décisive de Sony.
Comme beaucoup d’équipes créatives, Giant Squid a vu son organisation bouleversée par la crise sanitaire. Repenser le travail à distance, trouver de nouveaux rythmes de production, maintenir la cohésion d’équipe : tout cela a pris du temps et grignoté des ressources. Ces retards ont fini par peser lourdement sur le budget initial.
Matt Nava, directeur créatif du studio, l’avoue sans détour : sans Sony, Sword of the Sea n’aurait sans doute jamais vu le jour. Arrivé à mi-parcours du développement, le projet nécessitait un apport financier supplémentaire. Classique dans l’industrie du jeu vidéo, mais souvent décisif : sans ce coup de pouce, impossible de franchir la ligne d’arrivée.
C’est l’équipe PlayStation Indies qui a d’abord remarqué le jeu, avant de mettre Giant Squid en contact avec les responsables de PlayStation Plus. De discussions en échanges, un accord a fini par se dessiner : Sony apporterait son soutien, financier et logistique, pour permettre au jeu d’être mené à bien.
Ce partenariat n’a pas seulement permis de boucler le budget. Il a surtout offert au studio la possibilité d’aller au bout de sa vision, sans compromis. Ajustements de dernière minute, corrections techniques et finalisation artistique : l’aide de Sony a été, selon Nava, un véritable sauvetage.
Un point intéressant : malgré ce soutien, Giant Squid considère Sword of the Sea comme un jeu auto-publié. Une nuance importante, car elle a permis au studio de garder la main sur une partie du marketing – une première pour l’équipe, qui pouvait ainsi décider de la manière dont le jeu serait présenté au public.
Mettre un jeu directement dans un service d’abonnement est toujours un pari risqué. D’un côté, la perte potentielle de ventes directes ; de l’autre, une visibilité accrue et un public démultiplié. Pour Giant Squid, c’était une décision à double tranchant. Mais dans ce cas précis, l’opportunité de toucher un public bien plus large a été jugée précieuse.
L’histoire de Sword of the Sea illustre une réalité : même les studios créatifs les plus talentueux peuvent être freinés par les aléas économiques. Sony, en croyant au projet, a non seulement permis la naissance du jeu, mais aussi donné à Giant Squid l’espace pour exprimer toute sa créativité.
Disponible sur PC et PS5, le titre incarne cette rencontre entre indépendance artistique et soutien industriel. Un équilibre fragile, mais qui, ici, a porté ses fruits.
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