
Depuis quelques années, Limited Run Games s’est imposé comme un acteur majeur de l’édition physique en tirage limité. L’entreprise, réputée pour donner une seconde vie matérielle à des titres cultes ou récents, travaille régulièrement avec de grands éditeurs, dont Konami. Mais une question taraude les joueurs : pourquoi voit-on si peu de versions Xbox physiques sortir de leurs ateliers ? Josh Fairhurst, le PDG de Limited Run Games, a pris la parole sur X (anciennement Twitter) pour donner des explications franches et chiffrées.
Fairhurst ne mâche pas ses mots :
« Nos sorties physiques sur Xbox, même pour des jeux majeurs et importants, dépassent rarement les 2 000 exemplaires vendus. Nous ne pourrions pas rentabiliser notre investissement. Malheureusement, la Xbox est une plateforme très numérique. »
Autrement dit, contrairement aux consoles concurrentes, les joueurs Xbox préfèrent nettement le dématérialisé. Ce comportement d’achat rend les tirages physiques peu attractifs pour les éditeurs spécialisés.
Le PDG a détaillé les coûts liés à la mise en place d’une version physique :
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50 000 $ en moyenne pour un portage Xbox.
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30 000 $ de revenus nets en retour, après déduction des coûts de fabrication et des royalties des partenaires.
Autrement dit, chaque projet physique sur Xbox représente une perte sèche de 20 000 $ pour Limited Run Games.
Fairhurst explique que dans certains cas, l’entreprise peut compenser grâce au marché numérique, mais ce n’est pas systématique :
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Sur certains projets, Limited Run ne touche aucune part des ventes digitales.
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Sur d’autres, la participation reste « minime » et ne suffit pas à équilibrer les comptes.
Ce modèle hybride n’étant pas viable pour chaque partenariat, Limited Run doit faire des choix drastiques.
Les chiffres avancés par Fairhurst confirment une tendance déjà observée par d’autres acteurs de l’industrie :
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Les joueurs Nintendo Switch et PlayStation restent friands de versions physiques, que ce soit par goût de la collection ou par attachement au support.
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À l’inverse, les utilisateurs Xbox semblent avoir adopté plus massivement les offres dématérialisées (Game Pass, Xbox Store, etc.).
Cela rend le marché physique Xbox trop restreint pour justifier des investissements lourds, même pour des jeux cultes comme ceux de Konami.
En partageant ces chiffres publiquement, Josh Fairhurst lève le voile sur une réalité économique que beaucoup soupçonnaient déjà. Pour les collectionneurs et passionnés de versions physiques, la nouvelle est décevante : voir certains jeux Konami arriver en boîte sur Xbox semble de plus en plus improbable.
Mais cette transparence a au moins le mérite de clarifier la situation et de rappeler que, derrière chaque boîte de jeu produite, se cache une équation financière complexe.
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