
Sorti la semaine dernière en exclusivité sur PlayStation 5, Ghost of Yotei ne se contente pas d’être un succès commercial mondial — il est déjà en train de devenir un véritable phénomène culturel au Japon, en particulier dans la région d’Hokkaido, qui a inspiré ses décors majestueux.
Selon un reportage local japonais relayé par plusieurs médias, le titre se “vend comme des petits pains”, notamment dans la ville de Sapporo, où un employé du célèbre magasin Yodobashi évoque une demande record.
Certains observateurs estiment même que Ghost of Yotei pourrait devenir l’un des jeux les plus vendus sur PS5 au Japon en 2025, un exploit rare pour une production occidentale inspirée du Japon féodal. Mais au-delà des ventes, c’est surtout l’impact local et culturel du jeu qui retient l’attention.
Le jeu de Sucker Punch Productions, déjà connu pour Ghost of Tsushima, met en scène un récit profondément ancré dans les paysages enneigés et mystiques du mont Yotei, souvent surnommé le “Mont Fuji d’Hokkaido”.
Cette représentation fidèle, poétique et visuellement spectaculaire a immédiatement séduit les habitants et les autorités locales, au point de devenir un outil inattendu de promotion régionale.
Plusieurs artisans et commerçants de la région ont obtenu l’autorisation officielle de créer des produits dérivés inspirés du jeu, parmi lesquels :
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des porte-clés gravés à la main,
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des sous-verres en bois sculpté,
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et même des objets décoratifs représentant les masques et symboles utilisés dans le jeu.
Ces produits, vendus dans certaines boutiques de Sapporo et de Niseko, rencontrent déjà un franc succès auprès des touristes japonais et des fans internationaux.
Conscient de l’engouement suscité par Ghost of Yotei, le gouvernement d’Hokkaido a décidé de capitaliser sur cette vague d’intérêt pour dynamiser le tourisme local.
Des discussions sont en cours pour développer des circuits touristiques inspirés du jeu, mêlant visites culturelles, randonnées et découvertes artisanales.
Cette stratégie rappelle fortement le précédent de Tsushima, où la sortie de Ghost of Tsushima en 2020 avait entraîné un véritable boom touristique.
Les autorités locales avaient même décerné à Sucker Punch un titre honorifique d’ambassadeur culturel pour leur contribution à la promotion de l’île.
Aujourd’hui, Hokkaido semble vouloir répéter cette success story, en espérant que Ghost of Yotei ait le même effet sur son économie et son image à l’international.
Dans la foulée de ce succès, PlayStation a annoncé un partenariat officiel avec la plateforme de voyages Klook.
L’objectif : proposer aux fans une visite guidée des lieux réels ayant inspiré le jeu, dont plusieurs temples, forêts et villages de montagne emblématiques d’Hokkaido.
Ce type d’expérience “gaming-touristique” — où le jeu vidéo devient une porte d’entrée vers la découverte du Japon réel — séduit de plus en plus de joueurs étrangers.
Pour PlayStation, c’est aussi une manière de renforcer le lien entre sa marque et la culture japonaise, tout en montrant que les jeux vidéo peuvent être un moteur économique et culturel à part entière.
Le parallèle entre Ghost of Yotei et Ghost of Tsushima est inévitable.
Là encore, on retrouve une œuvre profondément respectueuse de l’histoire et des traditions japonaises, conçue par un studio occidental mais saluée au Japon pour son authenticité et son hommage sincère à la culture locale.
Sur Tsushima, les effets avaient été spectaculaires :
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Hausse du tourisme sur l’île ;
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Cérémonies d’hommage officielles pour les développeurs de Sucker Punch ;
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Et même des campagnes de reforestation soutenues par les fans du jeu.
Aujourd’hui, Ghost of Yotei semble répéter ce miracle culturel, en transformant un jeu vidéo en vecteur de rayonnement régional.
Ce phénomène illustre une tendance de fond : le jeu vidéo n’est plus seulement un produit de divertissement, mais un média culturel capable de préserver et de valoriser le patrimoine.
En recréant les paysages, la musique et l’atmosphère d’Hokkaido avec une telle authenticité, Ghost of Yotei agit comme un hommage interactif à la région et à son histoire.
Les joueurs, qu’ils soient japonais ou étrangers, découvrent ainsi une facette du Japon souvent méconnue, loin des mégapoles et des clichés touristiques habituels.
Et pour Hokkaido, cette visibilité mondiale représente une opportunité unique de mettre en avant sa culture, ses artisans et ses paysages.
Avec les initiatives de plus en plus nombreuses autour de jeux comme Ghost of Yotei, Assassin’s Creed Shadows ou Death Stranding, le “tourisme vidéoludique” pourrait bien devenir une nouvelle forme de voyage culturel.
Les joueurs veulent explorer les mondes réels derrière leurs univers virtuels préférés, et les régions concernées y voient un moyen innovant de relancer leur attractivité économique.
Dans le cas d’Hokkaido, Ghost of Yotei est bien plus qu’un jeu : c’est un pont entre tradition et modernité, entre culture et technologie, entre Japon virtuel et Japon réel.
Source : https://www.pushsquare.com/news
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