Ces derniers jours, la communauté Xbox s’est enflammée suite à la réduction des effectifs chez Turn 10 Studios, le développeur emblématique derrière la franchise Forza Motorsport. Certains fans y ont vu le signe d’un désintérêt de Microsoft pour la série, voire d’une possible disparition du studio.
Mais dans une récente interview accordée au magazine japonaisFamitsu, Phil Spencer, le patron du département Gaming de Microsoft, a tenu à clarifier la situation et à rassurer les joueurs : Turn 10 n’est pas menacé, et ce remaniement s’inscrit dans une logique de gestion plus souple des priorités au sein d’Xbox Game Studios.
Phil Spencer reconnaît sans détour que la réduction des effectifs a pu provoquer des inquiétudes légitimes.
“Nous savons que la réduction des effectifs chez Turn 10 a suscité de vives réactions. Ce n’est pas une disparition de la série, mais une réorganisation des priorités.”
Le message est clair : Forza reste une licence importante dans l’écosystème Xbox. La restructuration actuelle ne vise pas à éteindre le studio, mais à mieux répartir les ressources et à préserver les équipes de la surcharge de travail.
Spencer ajoute un point essentiel :
“Nous avons de nombreux jeux à soutenir, et parfois cela signifie donner plus de temps à certaines équipes pour ne pas les épuiser.”
Une phrase qui en dit long sur la volonté de Microsoft d’éviter la culture du crunch, souvent dénoncée dans l’industrie, au profit d’une approche plus humaine et durable du développement.
Depuis plusieurs années, Microsoft a bâti un vaste réseau de studios internes — plus de 20 aujourd’hui — réunis sous la bannière Xbox Game Studios.
Cette structure, bien que massive, permet à la firme d’adapter sa stratégie en fonction des besoins de chaque projet.
Phil Spencer explique :
“L’organisation actuelle d’Xbox Game Studios nous permet d’adapter les ressources et les priorités selon l’état d’avancement des projets.”
En d’autres termes, les équipes peuvent être redéployées temporairement d’un studio à l’autre, selon les priorités du moment. Si un jeu approche de sa sortie, il recevra davantage de soutien. À l’inverse, un projet encore en préproduction pourra avancer à un rythme plus mesuré.
Cette philosophie de gestion dynamique vise à garantir un équilibre entre la qualité des jeux, la santé des équipes et la stratégie globale du catalogue Xbox.
Phil Spencer insiste sur un point central : l’objectif ultime n’est pas la cadence, mais la qualité.
“Certains projets nécessitent une attention immédiate, d’autres demandent une approche à moyen ou long terme. Notre objectif est toujours de publier des jeux de qualité.”
Dans un contexte où la pression du calendrier a souvent nui à certains lancements (comme Redfall ou Halo Infinite à leurs débuts), Microsoft semble tirer les leçons du passé.
Le message est clair : plutôt que de forcer des sorties précipitées, l’entreprise préfère désormais concentrer ses efforts sur les titres les plus proches de la ligne d’arrivée, pour offrir une expérience plus aboutie dès le premier jour.
Cette approche “qualité d’abord” s’inscrit dans la même logique que celle du Game Pass, qui repose sur la confiance des joueurs et la réputation du catalogue Xbox.
La déclaration de Spencer intervient dans un contexte plus large de réalignement de la stratégie Xbox.
Entre les rumeurs autour de la future génération de consoles, les acquisitions majeures (Bethesda, Activision Blizzard, etc.) et la montée du jeu sur PC et cloud, Microsoft semble vouloir optimiser son immense écosystème plutôt que de l’étendre sans contrôle.
Le cas Turn 10 illustre cette volonté : réorganiser plutôt que sacrifier, rationaliser plutôt que précipiter.
Loin d’être un signe de faiblesse, cette répartition intelligente des ressources pourrait bien permettre à Xbox de maintenir une production soutenue mais maîtrisée, tout en respectant la créativité et la santé de ses développeurs.
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