Alors que Borderlands 4 a été salué par la critique et par une grande partie des fans de la franchise, tout n’est pas aussi explosif qu’espéré pour Take-Two Interactive.
Dans une récente interview accordée à The Game Business, Strauss Zelnick, PDG du groupe, a reconnu que les ventes du jeu sont en deçà des attentes, malgré un accueil critique très positif. Une situation qui montre que, même pour une franchise culte et bien établie comme Borderlands, le succès commercial n’est jamais garanti dans un marché en mutation rapide.
Sorti avec une forte anticipation de la communauté, Borderlands 4 marquait le retour d’une licence emblématique du jeu de tir-looter. Développé une fois de plus par Gearbox Software et édité par 2K Games (filiale de Take-Two), le jeu s’était vu confier la lourde tâche de succéder à un troisième épisode ayant largement dominé le marché en 2019.
Et si les premiers tests et retours des joueurs ont salué la qualité du gameplay, l’écriture toujours aussi décalée et la richesse du contenu, tout n’a pas été parfait au moment du lancement.
Strauss Zelnick a d’ailleurs reconnu que la sortie sur Steam avait rencontré des difficultés techniques, sans entrer dans les détails, évoquant simplement que Gearbox travaillait activement à corriger ces problèmes.
« L'accueil critique de Borderlands 4 a été exceptionnel, et nous sommes ravis de sa sortie.
Comme vous le savez, la sortie sur Steam a rencontré quelques difficultés. Gearbox s’y attelle et continuera de le faire. »
Ces soucis de lancement, bien que temporaires, semblent avoir freiné l’élan commercial du jeu au moment crucial de ses premières semaines de commercialisation — période où la majorité des ventes se réalisent dans l’industrie du jeu vidéo.
Malgré le succès critique, Strauss Zelnick a admis sans détour que les performances commerciales initiales n’avaient pas répondu aux objectifs fixés.
« Les ventes initiales sont légèrement inférieures à nos attentes. »
Cette déclaration, rare pour un PDG de l’envergure de Zelnick, traduit une déception mesurée : Borderlands 4 n’est pas un échec, loin de là, mais il n’a pas atteint les chiffres attendus pour une franchise aussi puissante.
Les estimations internes de Take-Two tablaient probablement sur plusieurs millions d’unités vendues dans les premières semaines, un seuil que le jeu n’aurait pas franchi aussi rapidement que prévu.
Plusieurs analystes pointent également la concurrence féroce de cette fin d’année, avec de nombreux titres majeurs sortis à quelques semaines d’intervalle, ce qui aurait pu diluer l’attention des joueurs.
Malgré cette contre-performance initiale, Zelnick reste confiant dans le potentiel à long terme de Borderlands 4.
Il estime que le jeu, grâce à son bouche-à-oreille positif, à ses futures mises à jour et à la force de sa communauté, finira par atteindre les objectifs fixés sur la durée.
« Nous sommes convaincus qu’à terme, le jeu rencontrera un franc succès. »
L’éditeur mise sur la stratégie du “long tail” (ventes prolongées dans le temps), un modèle qui a souvent bien fonctionné pour la série Borderlands.
Les précédents volets, notamment Borderlands 2 et Borderlands 3, ont connu des cycles de vente prolongés sur plusieurs années, soutenus par des DLC ambitieux, des offres promotionnelles régulières et une forte rejouabilité en coopératif.
Il est donc probable que Borderlands 4 bénéficie d’un suivi similaire, avec un rythme soutenu de contenus post-lancement pour relancer l’intérêt des joueurs.
Cet épisode révèle aussi les défis structurels auxquels font face les grands éditeurs comme Take-Two.
Dans un contexte où le coût de développement des AAA ne cesse d’augmenter, chaque lancement devient un pari à haut risque.
Malgré un début d’année marqué par des succès solides (notamment grâce à NBA 2K ou GTA Online), Take-Two doit composer avec une hausse de la concurrence et des attentes toujours plus fortes des joueurs.
Le cas Borderlands 4 montre qu’un accueil critique positif ne suffit plus à garantir des ventes record : il faut désormais une exécution parfaite sur tous les plans — technique, marketing, et communautaire.
Même si Borderlands 4 n’a pas encore égalé les performances de ses prédécesseurs, la licence demeure l’un des piliers stratégiques de Take-Two.
Depuis le premier épisode en 2009, la série s’est vendue à plus de 77 millions d’exemplaires dans le monde, faisant de Borderlands l’une des franchises les plus lucratives de l’éditeur, juste derrière GTA et Red Dead Redemption.
Avec un univers coloré, un humour corrosif et une identité visuelle immédiatement reconnaissable, la saga conserve une base de fans extrêmement fidèle.
De plus, la sortie prochaine du film Borderlands (produit par Lionsgate) pourrait redonner un nouvel élan commercial à la licence et, par ricochet, à Borderlands 4.
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