Le Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite (PIF) occupe depuis plusieurs années une place centrale dans la transformation économique voulue par Mohammed ben Salmane (MBS). Son rôle : propulser le pays au-delà du pétrole et bâtir une économie diversifiée, innovante et capable de rivaliser avec les grandes puissances mondiales.
Pour cela, le PIF a déployé une stratégie agressive : acquisitions massives, investissements spectaculaires et projets futuristes censés remodeler le visage de l’Arabie saoudite. Parmi ces paris, l’industrie du jeu vidéo est devenue un axe stratégique majeur, au même titre que les mégaprojets immobiliers et technologiques.
Mais selon une enquête du New York Times, la machine pourrait être en surchauffe. Plusieurs initiatives financées par le fonds traversent aujourd’hui d’importantes difficultés financières, au point que le PIF serait forcé de “fermer certains projets” ou de revoir profondément son fonctionnement.
Un empire en construction dans l’industrie du jeu vidéo
Depuis cinq ans, le PIF accumule des participations dans les acteurs majeurs du secteur vidéoludique :
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Take-Two Interactive
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Nintendo
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Et surtout, un accord colossal de 55 milliards de dollars pour prendre le contrôle d’Electronic Arts (EA), éditeur de franchises planétaires comme FIFA ou Battlefield.
Pour les représentants du PIF, cette acquisition n’est pas une opération spéculative, mais un placement "à long terme", avec la conviction qu’EA « doublera de valeur » dans les années à venir.
Cette stratégie s’inscrit dans la volonté de faire de l’Arabie saoudite un hub mondial du gaming, un secteur en pleine expansion et symbole de modernité.
L’enquête révèle toutefois une réalité plus sombre : plusieurs projets phares financés par le PIF sont aujourd’hui en péril. Parmi les cas emblématiques :
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Une ville entièrement nouvelle, censée accueillir robots, innovations, stations de ski high-tech et millions d’habitants.
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Résultat actuel : retards massifs, coûts explosifs et un responsable limogé par le prince héritier.
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Le projet serait désormais en pleine restructuration.
Une chaîne de cafés... avec un seul établissement :
Censée devenir un réseau national, elle n’a pour l’instant ouvert qu’un seul café, symbole des ambitions parfois démesurées par rapport aux réalités opérationnelles.
Une compagnie de croisières avec un seul navire :
Un autre projet ambitieux mais sous-développé, faute d’infrastructures, de flotte et de rentabilité.
Une start-up de voitures électriques sans aucune livraison :
Malgré les investissements massifs, aucune voiture n’a encore été commercialisée. Le contraste est frappant avec les ambitions du royaume d’entrer dans l’industrie automobile mondiale.
Face à ces échecs coûteux, le PIF serait engagé dans une restructuration profonde. Selon les sources du New York Times :
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certains dirigeants de projets stratégiques ont été écartés,
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des arbitrages internes ont été lancés,
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et surtout, le fonds envisagerait de réinvestir davantage dans des secteurs traditionnels, comme les actions cotées.
Ce virage plus prudent pourrait marquer un ralentissement dans la politique de mégaprojets futuristes, trop gourmands en capital et trop peu avancés pour convaincre les investisseurs.
Un futur incertain, mais des ambitions intactes
Si le PIF traverse aujourd’hui une zone de turbulences, il reste l’un des leviers les plus puissants du royaume pour transformer son économie. Son influence dans le gaming pourrait encore s’intensifier, notamment grâce à la prise de contrôle d’EA.
Reste à savoir si cette stratégie à très long terme permettra d’équilibrer les pertes et retards des autres projets pharaoniques.
Ce qui est certain, c’est que l’avenir du PIF – entre consolidation financière et poursuite des ambitions globales – sera déterminant pour la Vision 2030 de Mohammed ben Salmane.
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