La question revient régulièrement depuis plus de dix ans : Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots pourra-t-il un jour sortir des limites de la PlayStation 3 pour rejoindre les consoles modernes ? Lors d’une interview accordée au magazine japonais Real Sound — relayée par Genki_JPN sur X — Noriaki Okamura, producteur actuel de la série Metal Gear, a répondu avec franchise et humour à cette interrogation. Et sa réponse, bien que prudente, permet de comprendre pourquoi MGS4 demeure prisonnier de son époque.
Okamura rappelle d’abord que le jeu, sorti en 2008, a été conçu autour d’un hardware extrêmement particulier, celui de la PlayStation 3 et de son fameux processeur Cell. À l’époque, ce matériel très atypique imposait une approche de développement taillée sur mesure, tant au niveau de l’optimisation que de la structure technique du jeu. MGS4 n’a donc pas été pensé pour être facilement porté ou adapté à d’autres plateformes — un obstacle qui n’a fait que s’accentuer avec le temps.
L’un des points les plus révélateurs évoqués par Okamura est le code source très particulier du jeu. Il s’agit non seulement d’un héritage du contexte technique de l’époque, mais aussi d’un ensemble de solutions maison développées pour contourner les limites de la PS3. Ce code, très spécifique et intimement lié à l’architecture du Cell, rend aujourd’hui tout portage extrêmement complexe. Selon Okamura, “ces facteurs rendent son portage difficile actuellement” — une phrase qu’il accompagne d’un rire, comme pour souligner la difficulté presque légendaire que représente ce titre pour les ingénieurs de Konami.
Cependant, le producteur ne ferme pas complètement la porte. Sa réponse, bien qu’elle ne promet rien, ne constitue pas non plus une réfutation catégorique. Okamura ne dit jamais que c’est impossible, seulement que ce serait compliqué, coûteux et loin d’être trivial. Dans un contexte où Konami multiplie les remasters et remakes — de Metal Gear Solid Delta à la compilation Master Collection — certains fans gardent encore l’espoir d’un jour rejouer à MGS4 sur une machine moderne, sans passer par le streaming ou l'émulation.
Ce que cette interview révèle avant tout, c’est que MGS4 est un cas unique : un jeu encastré dans une architecture qui, aujourd’hui, constitue un véritable mur technique. Tant que Konami ne décidera pas d’investir massivement dans une re-ingénierie ou un remake, le chef-d’œuvre de Snake restera probablement figé sur PS3, témoin exigeant et nostalgique d’une époque où chaque console avait sa personnalité technique forte.
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