En mai dernier, une polémique secouait Bungie et son prochain jeu Marathon. L’artiste écossaise Fern “4nt1r34l” Hook accusait le studio d’avoir utilisé, sans autorisation, des éléments de son travail dans l’alpha du jeu. Une situation délicate qui a rapidement suscité l'attention de la communauté — et pour cause : Bungie, longtemps respecté pour sa relation avec les créateurs indépendants, se retrouvait associé à un cas d’appropriation artistique.
Peu après les accusations, Bungie confirma les faits : un ancien membre de l’équipe avait effectivement repris des éléments graphiques de Hook lors de la préproduction, les intégrant à une planche d’autocollants enregistrée en 2020, dont certains éléments s’étaient retrouvés dans la version alpha de Marathon. Le directeur artistique Joseph Cross qualifia cette erreur « d'absolument inexcusable », ajoutant que le studio mettait en place un processus de vérification renforcé pour éviter tout incident futur. Bungie retira ensuite toutes les séquences de jeu lors de sa diffusion suivante afin d'éliminer toute trace potentielle d'actifs non autorisés.
Cross exprima également ses excuses personnelles, soulignant son respect profond pour les artistes indépendants et rappelant l’importance de collaborer avec eux dans le cadre créatif du studio. Selon lui, Hook produit un travail admirable, partageant une sensibilité graphique proche de celle de Marathon, ce qui avait peut-être contribué à la confusion initiale.
Après plusieurs mois de silence, la situation semble aujourd’hui réglée. Hook a publié un court message sur X indiquant simplement que « le problème artistique de Marathon a été résolu à satisfaction avec Bungie et Sony Interactive Entertainment ». Aucun détail concernant l’accord n’a été rendu public : ni les modalités, ni la possibilité que la publication de ce message fasse partie des conditions.
Cette conclusion, bien que discrète, marque une étape importante. Elle rappelle non seulement la vulnérabilité des artistes dans l’industrie du jeu vidéo, mais aussi la responsabilité des studios — même les plus réputés — à protéger la propriété intellectuelle et à instaurer des processus internes rigoureux.
L’affaire Marathon met en lumière un enjeu plus large : celui de la confiance. Confiance entre studios et fans, entre équipes internes, mais surtout entre créateurs indépendants et géants du jeu vidéo. Si Bungie semble avoir réparé ce qui pouvait l’être, cette histoire demeurera sans doute une leçon significative dans l’industrie, à l’heure où les collaborations entre studios et artistes externes deviennent de plus en plus fréquentes.
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