L’histoire aurait pu être très différente. Dans une interview accordée à XDA Developers, Jorg Neumann, le patron de Microsoft Flight Simulator, révèle les coulisses d’un scénario étonnant : l’idée d’un portage de Flight Simulator 2024 sur PS5 est née… chez Microsoft, bien avant que Sony n’entre dans la danse, mais elle a d’abord été bloquée par Xbox.
Tout commence avec un problème très terre-à-terre : la taille gigantesque du jeu. Lors de son lancement en 2020, Flight Simulator 2020 pesait déjà 120 Go. Trois ans plus tard, les installations pouvaient dépasser les 300 Go, et la roadmap de contenus menaçait d’envoyer le tout au-delà du téraoctet. Pour Neumann, il fallait agir : ainsi est née l’idée d’une refonte technique profonde — Flight Simulator 2024 — basée sur un “client léger” de seulement 8 Go, déchargeant l’essentiel des données sur le cloud. Une révolution silencieuse, mais décisive pour la suite.
Ce changement ouvre soudainement une nouvelle porte : grâce à ce modèle, Flight Simulator devient portable sur presque n’importe quel système moderne. Enthousiaste, Neumann propose alors, il y a environ deux ans et demi, un portage sur PlayStation 5. Mais du côté Xbox, la réponse est immédiate : non. L’écosystème reste une priorité et l’idée d’amener un titre emblématique sur une console concurrente semble impensable.
La situation aurait pu s’arrêter là, mais l’histoire rebondit de façon inattendue. Selon Neumann, quelqu’un chez Sony, passionné de simulation aérienne depuis l’enfance, découvre le potentiel du jeu pour la PS5 et décide de tenter sa chance. Cette personne contacte directement le président de Microsoft Gaming — un geste pour le moins inhabituel — et ce dernier revient vers Neumann avec une nouvelle perspective :
« Tu te souviens de ton idée d’aller sur PlayStation ? Eh bien, Sony est aussi intéressé. »
Ce revirement interne marque un point de bascule. Selon Neumann, c’est cet échange improbable qui aurait contribué à ouvrir la voie à l’arrivée progressive de titres Xbox sur PlayStation, un mouvement qui aurait été inimaginable seulement quelques années auparavant.
En résumé, ce feuilleton témoigne d’une dynamique nouvelle dans l’industrie : les frontières entre écosystèmes console deviennent plus poreuses, les plateformes cloud redistribuent les cartes et les grandes firmes semblent plus enclines à envisager des collaborations autrefois jugées impossibles. Et au cœur de ce changement, on trouve… un simulateur de vol et un fan anonyme chez Sony.
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