Naughty Dog face aux accusations de crunch : des heures supplémentaires imposées pour préparer une démo clé

Publié le 19 décembre 2025 à 18:01

Une nouvelle polémique vient frapper Naughty Dog, l’un des studios les plus prestigieux de l’industrie vidéoludique. Dans un article publié jeudi, le journaliste Jason Schreier affirme que le studio aurait imposé une période de travail intensif à ses employés afin de se préparer à une évaluation importante d’une démo par sa société mère. Une situation qui relance une fois de plus le débat autour du crunch et des conditions de travail dans les grands studios AAA.

 

Selon les informations recueillies par Schreier auprès de plusieurs sources internes, les premières demandes auraient commencé dès le mois d’octobre. Le personnel aurait alors été invité à travailler au minimum huit heures supplémentaires par semaine, ces heures étant suivies et consignées dans un tableur. L’objectif affiché de cette mesure était de rattraper du retard accumulé à la suite de délais non respectés dans le calendrier de développement.

Officiellement, la direction aurait tenté de poser certaines limites. D’après l’article, il aurait été précisé aux employés de ne pas dépasser les 60 heures de travail hebdomadaires. Une borne qui, si elle peut sembler encadrante sur le papier, reste malgré tout très élevée et témoigne d’un rythme de travail particulièrement soutenu, surtout sur une période prolongée.

 

À cette charge de travail accrue s’est ajoutée une autre contrainte majeure : le retour obligatoire au bureau cinq jours par semaine. Jusqu’alors, les employés travaillaient sur un rythme hybride, avec seulement trois jours de présence sur site. Ce changement soudain aurait eu des conséquences concrètes et immédiates pour plusieurs membres du studio. Certains ont dû trouver en urgence des solutions de garde pour leurs enfants ou leurs animaux de compagnie, un stress supplémentaire venant s’ajouter à la pression professionnelle.

Les témoignages recueillis par Schreier, tous anonymes par crainte de représailles, traduisent une inquiétude profonde quant à l’avenir proche. Le point le plus alarmant, selon eux, est le timing de cette phase de crunch : le jeu concerné serait encore à plus de 18 mois de sa sortie. Pour ces employés, cela soulève une question inquiétante : si des heures supplémentaires quasi obligatoires sont déjà nécessaires à un stade aussi précoce, que se passera-t-il lorsque le projet entrera dans sa dernière ligne droite ?

 

Cette situation ravive des souvenirs difficiles pour Naughty Dog, un studio déjà critiqué par le passé pour ses pratiques de crunch, notamment lors du développement de The Last of Us Part II. Malgré des promesses de changement et une volonté affichée de mieux encadrer les conditions de travail, l’article de Schreier suggère que les vieilles habitudes pourraient être difficiles à abandonner, surtout face aux exigences élevées de productions AAA et à la pression exercée par les échéances internes.

Pour l’instant, Naughty Dog n’a pas réagi officiellement à ces révélations. Reste à voir si le studio ou sa maison mère apporteront des clarifications, ou si cette affaire viendra alimenter une réflexion plus large sur la culture du travail dans l’industrie. Une chose est sûre : ces témoignages rappellent que derrière les jeux les plus ambitieux et les plus acclamés se cachent souvent des équipes soumises à une pression intense, dont l’équilibre entre passion et épuisement demeure fragile.


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